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Le jeûne du mois de Ramadhan constitue un dilemme pour
les diabétiques du fait de la complexité de la prise en charge du diabète
durant la période du Ramadhan et des impacts qui peuvent résulter de
l'observation du jeûne. Cependant, le fort attachement à ce rite complique la
tâche de certains médecins et spécialistes, et la gestion médicale et sociale
de cette maladie chronique du diabète pendant le mois sacré, puisque cette
période induit des changements importants du mode de vie.
La spécialiste en médecine interne du CHU de Tlemcen, Dr. Asma Tabti, a souligné lors d'une journée scientifique de sensibilisation ayant pour thème « Ramdhan et santé », organisée mardi dernier par la direction de la santé au palais de la culture, que «c'est une décision importante que le patient diabétique prendra à la lumière des recommandations des exemptions religieuses et après évaluation minutieuse des risques potentiels du jeûne en consultation avec le médecin traitant. Les patients qui insistent pour jeûner doivent être informés des risques qu'ils encourent et être prêts à adhérer aux conseils de leurs médecins pour diminuer ce risque. Les complications métaboliques aiguës liées au jeûne sont l'hypoglycémie, l'acidocétose, l'hyperglycémie et la déshydratation qui peuvent être très graves mettant en jeu le pronostic vital. Les diabétiques doivent obligatoirement subir une évaluation avant le Ramadhan pour une stratification du niveau de risque. Les diabétiques de type 1 qui font des hypoglycémies récurrentes et qui sont mal équilibrés ou inconscients du risque d'hypoglycémie et ceux qui ne peuvent pas surveiller leurs glycémies durant la journée sont à risque très élevé de développer une hypoglycémie sévère. On doit fortement conseiller à ces catégories de patients de ne pas jeûner durant le Ramadhan. Les diabétiques de type 2, particulièrement ceux qui sont sous insuline ou sulfamides hypoglycémiants, ont aussi un risque d'hypoglycémie même s'il est relativement moins fréquent et moins sévère nécessitant une surveillance glycémique renforcée ». La praticienne du service de médecine interne de l'hôpital de Tlemcen, a ainsi proposé quelques recommandations à ces patients qui doivent recevoir une éducation particulière en insistant sur la reconnaissance précoce des signes annonciateurs d'hypoglycémie qui doivent être impérativement connus par les patients et par leur entourage immédiat. « Une autosurveillance glycémique doit être réalisée plus fréquemment dans la journée. Le jeûne doit être rompu en cas de survenue de signes d'hypoglycémie ou si la glycémie est inférieure à 0,7 g/l durant les premières heures après l'IMSAK. Le jeûne doit être aussi rompu si la glycémie est supérieure à 3 g/l. Les ajustements thérapeutiques sont souvent nécessaires au moment de l'IFTAR et de l'IMSAK en fonction des classes des médicaments utilisés dans le traitement du diabète, pour éviter tout effet négatif sur la santé du patient », a précisé le Dr. AsmaTabti. Et d'ajouter que le médecin doit accompagner et respecter la décision de son patient qui a opté pour le jeûne et doit tenir compte de la dimension spirituelle que procure le jeûne au patient, en lui prodiguant les conseils appropriés. Selon la chargée de la communication de la DSP de Tlemcen, Bouchra Abdelali, de nombreuses communications ont été présentées par les spécialistes Abdelhafid Bedjaoui (chirurgien du CHU), Touria Lalout (médecin de la DSP), Bensemane (cadre du ministère de la santé) et Ahlem Belkaid (pharmacienne DSP), lors de cette journée inaugurée par le wali de Tlemcen, Amoumène Mermouri, en présence du directeur de la DSP, Mansour Boukhiar, du professeur Nabila Taleb Bendiab (spécialiste des maladies cardiovasculaires), Dr. Amel Tchiali (maître-assistante des maladies du foie), Dr. Souad Badji (maître-assistante en neurologie), Dr. Mohamed Bestaoui (maître-assistant en médecine interne) ainsi que du Dr. Asma Bekhti (spécialiste dans les maladies en gynécologie) et Dr. Imane Kerbas (spécialiste en gynécologie). |
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