Plus
concentrés sur l'impact économique de la guerre en Ukraine que de la guerre
elle-même, de nombreux pays africains et latino-américains sont restés à
l'écart de l'élan de solidarité manifestée par les Etats-Unis et les pays
occidentaux en faveur des Ukrainiens, et sans se mouiller dans les sanctions
fleuves décidées contre la Russie. L'Algérie fait partie de ces pays, qui ont
montré leur position de « non-alignement », en s'abstenant lors du vote à l'Assemblée
générale de l'ONU, le 2 mars, d'une résolution concernant l'invasion russe.
Sans rien ajouter de plus à sa réaction face à cette guerre, depuis son
déclenchement le 24 février dernier. Lors de sa visite de travail et d'amitié
en République populaire de Chine, qui s'est étalée du 19 au 21 mars, le
ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra, a donné plus de
clarification quant à la position algérienne concernant cette guerre en
Ukraine. Plus aucun doute ni gêne ne subsistent sur ce registre, l'Algérie
partage avec la Chine une parfaite « convergence de vues concernant les
questions d'intérêt commun dont la question du Sahara Occidental, et du soutien
mutuel indéfectible aux questions inhérentes à leurs intérêts fondamentaux et à
leurs préoccupations majeures ». Lors de leur déclaration commune, les deux
ministres des Affaires étrangères, algérien et chinois, ont appelé au « respect
des objectifs et principes de la Charte des Nations unies, de la souveraineté
des Etats et de l'intégrité territoriale, en restant attachés au principe
d'indivisibilité de la sécurité et en tenant compte des préoccupations
sécuritaires raisonnables des parties concernées ». Ils ont également souligné
la nécessité de s'engager à résoudre les conflits pacifiquement par le dialogue
et la négociation, et à ne pas faire usage de sanctions unilatérales qui sont
contraires au droit international et préjudiciables aux peuples des pays et la
nécessité d'alléger les conséquences humanitaires qui peuvent en découler a été
également soulignée. Les deux parties veilleront également au déploiement des
efforts conjoints à cet égard, conclut la déclaration. L'Algérie et la Chine
comprennent « les préoccupations sécuritaires » des parties concernées, tout en
plaidant pour le règlement pacifique des conflits et contre l'usage des
sanctions unilatérales. Sans détours, également, l'Algérie reste attachée au
principe de «la Chine unique» et apporte un soutien indéfectible à la position
chinoise à l'égard des questions relatives aux droits de l'Homme, au Xinjiang
et à Hong Kong, en dénonçant avec diplomatie « leur politisation ou utilisation
comme moyen de pression dans les relations internationales ». Partout, les
temps sont au renforcement des alliances et des partenariats stratégiques,
pourquoi l'Algérie ferait-elle exception ?