|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les mathématiques sont dans la majorité
des cas boudés par les élèves notamment dans le secondaire, pourtant c'est une
filière élémentaire.
Pour inverser cette donne, les deux départements de l'Education et de l'Enseignement supérieur œuvrent pour redonner à la filière mathématiques la place qui lui revient. Et ce, afin de rendre cette discipline plus attractive et stopper ainsi l'hémorragie. Le ministre de l'Education, Abdelhakim Belabed a affirmé, lundi, que son secteur s'apprêtait à «revoir les modalités d'orientation des élèves vers les filières mathématiques et math-techniques dans le cadre de la promotion de la matière des mathématiques pour améliorer le niveau des élèves». Et ce « en accordant la priorité aux bacheliers matheux pour les spécialités universitaires, en vue de renforcer le propre choix des élèves de l'enseignement secondaire par rapport à ces deux filières». Dans le même sillage, le ministre a annoncé l'organisation, en juillet, d'une rencontre sur l'enseignement des mathématiques. Tout en affirmant que les conclusions de cette rencontre seront mises en œuvre «pour insuffler un nouvel élan à l'enseignement de cette matière en Algérie». Intervenant lors de la tenue d'une cérémonie organisée au lycée des mathématiques de Kouba à l'occasion de la Journée mondiale des mathématiques, en présence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, M. Belabed a annoncé une série de mesures dans ce contexte. Entre autres, la création de la commission nationale des Olympiades au niveau de l'Institut national de recherche en éducation (INRE), toutes spécialités confondues, notamment les mathématiques. Le ministre a fait état de la création de nouveaux lycées spécialisés en mathématiques en vue de former des pôles d'excellence harmonieux à la faveur des écoles supérieures existantes dans différentes wilayas. En matière d'encadrement, le ministre a affirmé que son département œuvre pour l'élaboration de mécanismes permettant d'élargir la formation des enseignants spécialisés dans les mathématiques au niveau des Ecoles normales supérieures (ENS) et de réviser le contenu de la formation en accordant un intérêt particulier pour l'ouverture de spécialités en informatique au niveau des écoles supérieures. Pour promouvoir l'enseignement des mathématiques dans les différents cycles scolaires et d'encourager l'inscription dans les branches mathématique et math-techniques, le ministre a fait savoir que le secteur consacrait aux mathématiques dans les différents niveaux scolaires un volume horaire adéquat. Et ce avec un encadrement pédagogique qui s'élève, durant cette année scolaire, à 186.692 enseignants dans le cycle primaire, 28.112 enseignants dans le cycle moyen et 13.362 enseignants dans le cycle secondaire. Le ministre de l'Enseignement supérieur Abdelbaki Benziane a précisé pour sa part que « les mathématiques sont en crise en tant que phénomène mondial», précisant que « 50% des 54 spécialités des mathématiques sont classiques et 40% pratiques. Il reste donc 10% de spécialités modernes à l'image de la cryptographie et les mathématiques financières», souligne-t-il. Justement, en vue de rattraper la situation que connait l'Algérie aujourd'hui en matière d'enseignement des mathématiques, il a appelé à l'adoption «d'une stratégie multidimensionnelle» pour réhabiliter les mathématiques (...), à travers «la révision des modalités d'orientation» des bacheliers vers ce domaine en général, et dans la filière mathématiques en particulier, en sus de la promotion de l'Université. Selon le ministre de l'Education Abdelhakim Belabed, les efforts consentis dans ce domaine avaient été couronnés de succès en enregistrant une amélioration notable en matière de notes des élèves de cette matière parallèlement à l'augmentation du nombre des élèves inscrits aux branches mathématique et math-techniques. Ainsi qu'une amélioration permanente du taux de réussite des candidats de ces deux branches au baccalauréat durant cette année. Il a affirmé, à ce propos, que la branche de mathématiques s'est classée en tête des résultats du baccalauréat session 2021. Le président de la Commission nationale des Olympiades toutes spécialités confondues, Hacène Belbachir, abonde dans le même sens, en précisant que le niveau de la recherche scientifique dans le domaine des mathématiques en Algérie a connu « un développement important » durant les cinq dernières années, ce qui a valu à l'Algérie la première place au niveau africain. Il a ainsi exprimé sa conviction en la capacité de l'élève algérien à apprendre les mathématiques, ajoutant que « l'école algérienne compte de bons élèves dans cette matière » Actualiser les méthodes d'enseignement des maths Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA), a applaudi au nom de son syndicat la décision de revoir les modalités d'orientation des élèves vers les filières mathématiques et math-techniques mais, souligne-t-il, « tout cela doit se préparer à la base, c'est-à-dire avant d'accéder au lycée». Et de souligner que l'on doit respecter le choix des élèves à la base, sachant que seuls 5% des choix sont acceptés lors du passage au lycée, et ce en raison des faiblesses dans les matières scientifiques constatées au collège. Il recommande de préparer les élèves dès le collège pour les orienter vers les filières mathématiques et math-techniques. Et de préciser que souvent les élèves choisissent les filières littéraires croyant qu'ils sont plus faciles que les maths. Donc, pour les motiver il faut leur expliquer qu'ils auront plus de chance dans le choix des spécialités à l'université et dans le monde du travail. Mais, il faut parallèlement actualiser les méthodes d'enseignement des mathématiques dès la base en les rendant plus attractives. |
|