![]() ![]() ![]() ![]() Le président russe Vladimir
Poutine a annoncé dimanche mettre en alerte la «force de dissuasion» de l'armée
russe, qui peut comprendre une composante nucléaire, au quatrième jour de
l'invasion de l'Ukraine par Moscou. «J'ordonne au ministre de la Défense et au
chef d'état-major de mettre les forces de dissuasion de l'armée russe en régime
spécial d'alerte au combat», a déclaré M. Poutine lors d'un entretien avec ses
chefs militaires retransmis à la télévision. «C'est compris», a acquiescé le
ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. M. Poutine a
justifié cette décision par les «déclarations belliqueuses de l'Otan» envers la
Russie. Il a également critiqué les sanctions économiques prises à l'encontre
de la Russie pour son invasion de l'Ukraine, selon lui «illégitimes». Les
forces de dissuasion russes sont un ensemble d'unités dont le but est de
décourager une attaque contre la Russie, «y compris en cas de guerre impliquant
l'utilisation d'armes nucléaires», selon le ministère de la Défense. Ces forces
sont équipées de missiles, de bombardiers stratégiques, de sous-marins et de
navires de surface. Sur le plan défensif, elles comprennent un bouclier
anti-missile, des systèmes de contrôle spatiaux, de défense
antiaérienne et antisatellite.
L'Ukraine confirme des pourparlers avec Moscou La présidence de l'Ukraine a indiqué dimanche avoir accepté des pourparlers avec la Russie et qu'ils se dérouleront à la frontière avec le Bélarus, près de Tchernobyl, une décision après une médiation du président bélarusse Alexandre Loukachenko. «La délégation ukrainienne rencontrera la (délégation) russe sans fixer de conditions préalables sur la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de la rivière Pripiat», a déclaré la présidence sur les réseaux sociaux. La ville la plus proche dans ce secteur, côté ukrainien, est Pripiat, mondialement célèbre depuis l'accident de la centrale nucléaire voisine de Tchernobyl en 1986. Cette localité, qui n'est plus habitée, est devenue ces dernières années un lieu touristique. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a lui affirmé que la rencontre aura lieu dans la région de Gomel au Bélarus sans plus de précisions. Cette région est frontalière notamment de la zone de Pripiat. La présidence ukrainienne n'a pas précisé la date de ces pourparlers, mais la Russie a indiqué qu'ils auraient lieu dimanche. Selon Vladimir Poutine, une délégation russe est déjà présente à Gomel. M. Poutine, qui a lancé jeudi ses forces sur l'Ukraine et appelé l'armée ukrainienne à renverser le pouvoir à Kiev, a plusieurs fois assuré qu'il était favorable à des discussions, à condition qu'elles se tiennent au Bélarus, pays allié de Moscou qui sert de base arrière à l'invasion russe. Le gouvernement ukrainien, de son côté, s'était jusqu'alors dit disposé à négocier dans n'importe quel pays en dehors du Bélarus qui est clairement dans le camp de la Russie. M. Loukachenko a assuré au président ukrainien Volodymyr Zelensky que «les avions, hélicoptères et missiles (russes) déployés sur le territoire du Bélarus resteraient au sol pendant l'arrivée, les négociations et le départ de la délégation ukrainienne», a déclaré la présidence ukrainienne dimanche. L'Otan renforce ses forces en Roumanie et en Slovaquie La France et la Belgique vont déployer des unités en Roumanie pour constituer un groupement tactique de l'Otan dans ce pays et un autre sera constitué en Slovaquie, ont confirmé les autorités des trois pays après les annonces vendredi au sommet de l'Alliance. Dans le cadre de la Force de réaction rapide, la France va déployer en Roumanie 500 militaires avec des véhicules blindés et des engins de combat, a précisé vendredi soir le chef d'état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard après les annonces du président Emmanuel Macron. La Belgique va pour sa part envoyer 300 militaires dans ce pays. «Ils se déploieront dans le courant de la semaine prochaine dans le cadre de la Force de réaction rapide au sein d'un bataillon franco-belge qui assurera une mission de protection et dissuasion», a annoncé samedi la ministre de la Défense Ludivine Dedonder. Les unités françaises et belges font partie de la force opérationnelle. Un autre groupement tactique va être établi en Slovaquie, a précisé samedi l'ambassadeur slovaque à l'Otan, Peter Bator. Il sera en charge d'un système de défense aérienne Patriot et devrait compter plus d'un millier de militaires d'unités venues d'Allemagne, des Pays-Bas, de la République tchèque, de la Pologne, de la Slovénie et des Etats-Unis, a-t-il précisé. L'Otan a déjà déployé quatre groupements tactiques multinationaux en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne depuis 2017 pour «répondre au renforcement militaire de la Russie dans la région de la Baltique et à l'usage de la force contre ses voisins». Au total 4.500 militaires des pays de l'Otan sont déployés dans ces quatre pays et constituent des «forces prêtes au combat», précise l'Alliance. Ils sont dirigés par le Royaume-Uni (Estonie), le Canada (Lettonie), l'Allemagne (Lituanie) et les Etats-Unis (Pologne). |
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