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Loin d'être une surprise, les troupes russes mènent, depuis
jeudi, une opération militaire en Ukraine, qualifiée « d'opération spéciale
dans le Donbass ». Quelques moments plus tard, le SG de l'OTAN, Jens
Stoltenberg, se limitait à appeler la Russie à retirer ses troupes pour revenir
au « canal de la diplomatie ».
La veille encore, il « regrettait » que la Russie reconnaisse l'indépendance des régions séparatistes de l'est de l'Ukraine. Mais l'OTAN est-il le problème ? Il ne fait aucun doute pour personne que Moscou planifiait son coup depuis longtemps. Dans une posture de légitime défense, la Russie ne pouvait plus rester les bras ballants face à la menace sur sa sécurité et sa profondeur stratégique. Pour le Kremlin, ce sont les responsables des républiques séparatistes dans l'est de l'Ukraine qui ont demandé l'« aide » de Vladimir Poutine pour « repousser l'agression » ukrainienne. Mais puisque les accords de Minsk, signés en 2015, n'ont jamais été réalisés sur le terrain, le pays de Tolstoï a décidé de siffler la fin de la recréation. Mieux que l'Occident, la Russie semble plus armée pour une guerre économique. Les sanctions brandies par l'Ouest sont une arme à double tranchant. Surtout pour l'Europe qui ne peut se passer du gaz russe. Il est connu que l'économie russe a une marge de manœuvre que l'Europe n'a pas si la guerre doit s'installer dans la durée. « Ce qui se passe en ce moment en Ukraine est un tournant dans l'Histoire de l'Europe qui aura des conséquences profondes, durables sur nos vies et la géopolitique de notre continent ». C'est l'aveu cinglant du président français Macron. A moins de faire passer l'Ukraine sous « statut de neutralité », ce qui la placerait de facto à équidistance entre la Russie et ses ennemis intimes, l'Occident et l'Alliance atlantique. |
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