Les Belouizdadis
sont décidément incorrigibles. En championnat, ils ont la mauvaise manie de
mettre un bémol à leur engagement offensif dès qu'ils mènent à la marque.
Alors, on se pose des questions : s'agit-il d'une consigne venant du staff
technique ou un réflexe collectif ? Des observateurs optent volontiers pour la
seconde hypothèse. Pourquoi les coéquipiers de Keddad
ne se montrent-ils pas plus audacieux et « tuer » les matches alors qu'ils ont
le potentiel pour arriver à leurs fins ? Seuls les proches de l'équipe seraient
en mesure de donner une réponse fiable. Samedi soir, face à l'ES Tunis, l'une des
grosses cylindrées du continent africain, ils avaient la latitude d'enfoncer le
clou et de s'installer en tête du groupe, ce qui aurait une excellente
opération après le nul ramené de Sousse face à l'ES Sahel. Au vu de la première
mi-temps, on était tenté de croire à ce scénario où, après le penalty
transformé par Aribi, il était impératif d'ajouter un
second but. Dans cette période aboutie, les Belouizdadis,
grâce à un milieu complémentaire composé de Tabti, Draoui, Mrizegue, ont donné le
bon tempo face à des Tunisois sans doute un peu surpris par une telle
opposition. Dans une rencontre de football, on dit que « la première mi-temps
appartient aux joueurs, tandis que la seconde période est du ressort des
entraîneurs ». Effectivement, ces derniers sont tenus d'apporter les divers
changements après l'analyse des 45 minutes initiales. En ce sens que le coach
brésilien, Marcos Paqueta, aurait dû prévoir la réaction des Tunisiens qui ne
voulaient pas perdre ce match et, par voie de conséquence, leur fauteuil de
leader du groupe. Et c'est ce qui s'est passé. Les champions de Tunisie ont
réagi en s'accaparant de la zone médiane, bien occupée par les Belouizdadis auparavant. Et puis, le coaching de leur
entraîneur Rami El-Jaïdi s'est avéré judicieux avec
l'incorporation de Iuwala et
Arfaoui, qui ont sollicité la défense du Chabab. Dans ce choc entre deux formations de niveau égal,
tous les attaquants ont éprouvé les pires difficultés à passer. Les preuves ont
été fournies par les deux réalisations, toutes deux sur balles arrêtées. Dans
les dix dernières minutes, le CRB avait la possibilité d'inscrire un second but
malgré le bémol tactique constaté. En se portant à l'attaque, les Tunisois ont
laissé des espaces qui n'ont pas été exploités par les Algérois. Pourquoi ?
Parce que la relance immédiate a fait défaut. En somme, les Belouizdadis
ont gâché une belle occasion de s'installer en tête du groupe. De toute
évidence, le staff du Chabab est tenu d'analyser
soigneusement ce qui n'a pas fonctionné samedi soir et de rectifier le tir.
Dernière remarque : les Espérantistes ont souvent attaqué sur le flanc gauche
de la défense du CRB, ceci sans mettre en cause le latéral gauche Nessakh. En réalité, il y a un certain déséquilibre
tactique chez le champion d'Algérie, ce qu'il faudra corriger au plus vite.
C'est le prix à payer pour réussir un bon parcours en Ligue des champions où
les rivaux de talent ne manquent pas. Ceci dit, la qualification est toujours
possible à condition que le Chabab aille ramener les
trois points du Botswana face à son adversaire, le FC Jwanenh
Galaxy, lanterne rouge du groupe et espérer que l'ES
Sahel batte l'Espérance de Tunis. Nullement satisfait par le nul concédé par
son équipe en fin de match, l'entraîneur Marcos Paqueta n'aura cette fois aucune
excuse en cas d'échec de ses poulains, dont certains, comme Draoui,
Mrizegue et Belkhir,
doivent faire attention aux fautes d'antijeu comme ce fut le cas face à l'EST.