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«Abdelkader Alloula » d'Oran ferme ses portes. A tout
jamais. Au moment où l'on apprend l'arrivée d'une nouvelle ministre de la
Culture. Quoi dire sinon que c'est désormais plus qu'une certitude, plus rien
ne peut ni ne pourra faire mal aux Algériens, comme habitués à encaisser les
mauvais coups. Et tous les coups tordus. Et avec tout le peuple, le pays est,
lui aussi, bougrement résistant, capable de plier sans jamais se casser un
traître osselet.
Un peu
comme si on voulait laisser le passé dans l'oubli et l'avenir à la providence ;
la marche du pays s'apparente à cet homme qui, arrivé au milieu du tunnel,
avance vers le faisceau de lumière le plus proche de son centre de gravité.
L'on savait aussi que le peuple, vachement « poreux » et héroïque jusqu'à se
faire hara-kiri, a, depuis longtemps reçu le sérum le prémunissant contre la
douleur des coups du sort, les coups plus bas que la ceinture, et autres coups
de Jarnac, portés dans son dos, transformé en une véritable passoire. Et comme
l'argent aide à supporter la pauvreté, le peuple a appris que le meilleur moyen
de prendre un train à l'heure, c'est de s'arranger pour rater le précédent.
Mais comme rien n'est plus sérieux que la politique, Dieu créa le sens de
l'humour chez le commun des politicards pour penser, mordicus, qu'on ne peut
gagner et dépenser de l'argent en même temps, d'où le choix difficile à faire.
Parce qu'un traître, c'est aussi un homme politique qui quitte son parti pour
s'inscrire à un autre. Un peu comme les jambes, il y en a qui les utilisent
pour marcher et d'autres pour faire leur propre chemin. Un politicien honnête
étant, selon la légendaire vox populi, celui qui reste fidèle à celui qui l'a
acheté, il faut croire que ça arrive que la vérité sorte de la bouche d'un
politicien. Mais c'est toujours parce qu'un journaliste, à la plume érodée, a
dû mal comprendre! Et comme on entre en politique avec
un bel avenir devant soi et on en sort avec un terrible passé, la seule
explication qui vaille vraiment pour apprendre à ne jamais déprimer du «
sérieux apoplectique» de nos hommes politiques est celle de croire que cette «
engeance » pas comme les autres, ne fait, au mieux, que quelques années de
Droit, puis toute une vie de travers..!