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La Journée nationale du chahid est célébrée en 2022 à Guelma dans une liesse
inhabituelle rehaussée par la présence de Mme Kaouther
Krikou, ministre de la Solidarité nationale, de la
Famille et de la Condition de la femme, dans une visite de travail où en compagnie
de Mme Labiba Ouinez-Mebarki,
wali de Guelma, elle passa en revue un pan de son secteur notamment la
condition féminine, ponctuée à l'occasion par des visites de veuves de martyrs
et de veuves de moudjahidine, alitées au crépuscule de leur vie, méritant tant
de bouffées de chaleur humaine, sacralisant ainsi la haute valeur des symboles
de l'abnégation et de la bravoure d'une génération d'immortels qui ont jadis
balisé le chemin de notre indépendance, levant le joug d'une longue nuit
coloniale oppressive. Tous les
carrés de martyrs essaimant le territoire national sont à l'effigie du
sacrifice suprême de nos aînés, qui renferme le message sacré de préserver les
legs hérités en perpétuant leur mémoire dans l'osmose générationnelle qui
encadre l'actuel combat contre le sous-développement et l'oubli, militant pour
les droits d'émancipation de tout un peuple dans la paix et la liberté tout en
appréciant cette généreuse indépendance de l'Algérie sociale et fière rêvée par
nos martyrs.
Dans une lecture chronologique de l'ordre du jour, nous relevons cette impression qui lie un mouvement d'ensemble dans la triade du passé revisité, le constat du présent et un futur projeté où l'on se doit par devoir de mémoire de marquer un temps de réflexion à chaque repère de notre Histoire, de s'y recueillir foncièrement dans une optique de mieux rebondir vers un avenir plus sûr. La Journée du chahid porte le symbole foncier et fondamental du grand sacrifice de notre peuple, où dans sa rude épreuve il a donné ses meilleurs enfants sur l'autel de la liberté et de la justice pour ressusciter l'Etat algérien enfoui sous 132 ans de colonisation oppressive. Nos actes commémoratifs glorifiant notre Histoire nationale s'inscrivent en consolidation de notre devoir de mémoire, de conscience et de morale, en vue de revaloriser et sauvegarder nos legs sacrés en héritage à transmettre en toute fierté à nos générations montantes. Ce comportement moral tend aussi à contrer les malveillants discours de l'école de l'histoire coloniale qui ne cherchent qu'à nous imposer leur diktat controversé dans l'interprétation des «bienfaits de la colonisation et ses aspects positifs», une interprétation du colonialisme qui fût irrémédiablement catalogué par l'Histoire universelle, comme étant une entreprise criminelle contre les peuples autochtones, un génocide identitaire prémédité et l'un des plus abjects crimes contre l'Humanité. Cette école de l'histoire coloniale a toujours été soutenue par une bien-pensance imbue à être gavée par les concepts de l'internationale sioniste et qui reste frappée de cécité au point de faire croire à leurs générations successives que «cette Algérie» n'était qu'une terre vierge inconnue, habitée par des primates dans les forêts, sans faire allusion aux méfaits de leur première conquête qui avait mis en branle un dispositif d'extermination radicale de tous les autochtones. La dernière publication controversée rédigée par un historien en herbe et en quête de notoriété tente de noyer les évidences à travers des clichés trompeurs qui escamotent les crimes de la conquête (tueries, vols, pillages...), les massacres du 8 mai 1945 et le crime nucléaire dans le Sahara entre autres. La diversion reste apparente lorsqu'il aligne aux marques les «réseaux des porteurs de valises» que l'Algérie respecte, avec Bugeaud «l'exterminateur», Montagnac «le coupeur de têtes» ou Camus qui «aimait l'Algérie sans les Algériens». Ces lambeaux de la dénégation incitent nos historiens à agir pour remettre les axiomes dans le bon sens de notre Histoire qui prend ses racines dans la tombe de Massinissa. Pour contrer ces fausses allégations, il reste à nous de perpétuer l'immortalité de notre mémoire collective, à travers nos commémorations dans une symbiose avec notre jeunesse qui se met en phase avec nos archives vivantes, ceux que l'on croise périodiquement devant les carrés des martyrs et qui souffrent en silence devant certaines commémorations devenues mécaniques jusqu'à évider les valeurs du flambeau, érodant graduellement nos repères fondamentaux dans une anodine et insouciante banalité. Nos militaires qui sont les enfants du peuple, resteront toujours à leurs postes de combat à nos frontières prêts à l'éradication de tous les desseins aventuriers. |