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Au moment
où peut-être la troisième guerre mondiale est en train de se jouer entre les
titans de ce monde impitoyable, chez nous on parle de ces hordes de suceurs du
sang du peuple, pris avec des quantités astronomiques de produits alimentaires
détournés et cachés dans des sortes de cavernes d'Ali Baba.
C'est que même ce virus, qui terrifie la planète entière, ne leur fait pas peur à cette engeance de prédateurs bipèdes, que l'Etat, même occupé à plus urgent, combat sans merci sans arriver à lui tordre le cou. Le mois, supposé être celui de la spiritualité et du partage, n'est plus qu'à quelques semaines, et la situation risque d'aller de Charybde en Scylla. Attirés par leur goût maladif du lucre, cette race de chiroptères à visage humain veut s'enrichir à tout prix, grâce à l'argent extorqué aux plus faibles. Si au moins cette catégorie, qui grossit à vue d'œil, de nantis recyclait les surplus engrangés du fait de la défaillance des services publics dans la production de biens ou dans la création de nouvelles richesses. Même pas. Ils en sont, à n'en point douter, intellectuellement et culturellement incapables. Les néo-millionnaires de ce pays ne forment pas une bourgeoisie entrepreneuriale mais une engeance de nouveaux riches sans attaches ni références. La seule contribution sociale et le seul indice -spécieux- d'une problématique spiritualité consistent, parfois, à laver sa conscience en finançant la construction de lieux de culte, histoire sans doute de se faire une nouvelle virginité et s'assurer une place en classe «affaires» dans l'au-delà. L'exhibition au grand jour de ces fortunes fulgurantes fait partie aujourd'hui de la « normalité », un spectacle habituel, dans un pays où l'effort n'a jamais reçu une médaille de mérite. L'ostentation de richesses, amassées à l'ombre d'un désengagement tacite de l'Etat-mamelle qui aura trop duré, ne suscite même plus l'indignation de ceux qui, le couffin douloureux, voient passer au volant de grosses cylindrées les rentiers du désordre ambiant. Il en va ainsi des peuples et des sociétés qui se forgent les modèles qu'ils peuvent... |
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