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Un accord signé jeudi: Sonatrach reprend ses activités en Libye

par R. N.

Le groupe Sonatrach a signé jeudi à Tripoli un protocole d'accord avec la National oil corporation (Noc) lui permettant de reprendre ses activités en Libye, suspendues depuis 2011, suite aux évènements dans ce pays.

L'accord, paraphé par le PDG du groupe, Toufik Hakkar et le président du Conseil d'administration de la Noc, Mustafa Sanalla, vise principalement le retour de Sonatrach à l'activité en Libye, en remplissant ses obligations dans les zones contractuelles 65 et 96/95 dans le bassin de Ghadamès.

«A travers cet accord, nous voulons définir une vision future pour préparer des plans de développement des champs découverts dans les deux zones à Ghadamès», a déclaré M. Hakkar lors de la cérémonie de signature.

Il est également question de coopération dans les domaines de la réalisation de projets pétroliers et gaziers, ainsi que des services et de la formation.

A cette occasion, M. Hakkar a souligné la disponibilité des Algériens à développer des programmes jumelés avec les filiales de la Noc et à créer des sociétés conjointes dans la recherche et l'exploration, les travaux de forage, la réhabilitation et la maintenance des installations, la formation, ainsi que le génie civil et la construction.

M. Sanalla a salué la décision de Sonatrach de reprendre l'activité en Libye en tant que partenaire «important» dans le domaine de l'énergie et a assuré de sa ferme volonté d'accompagner les filiales algériennes sur le marché des services pétroliers en Libye.

Investir dans de nouveaux champs

Le PDG de Sonatrach a également annoncé la disponibilité du Groupe d'investir dans de nouveaux champs en Libye, seul ou en partenariat avec la NOC ou avec des entreprises étrangères activant dans le pays.

M. Hakkar a relevé le «grand» rôle que peuvent jouer les «énormes» gisements de la Libye en pétrole et en gaz, dans le développement de l'économie du pays d'une part, et dans la satisfaction des besoins croissants sur les marchés internationaux d'autre part.

«Au moment où la demande augmente, les compagnies n'investissent pas convenablement pour pouvoir satisfaire cette demande. C'est pourquoi nous devons saisir l'occasion de l'augmentation des prix pour développer nos réserves de gaz et de pétrole», a-t-il ajouté.

Pour sa part, Mustafa Sanalla a affirmé que la position géographique de l'Algérie et de la Libye les habilite à jouer un rôle important dans la stabilisation des marchés énergétiques dans le bassin méditerranéen, notamment dans le contexte de crise que connaît actuellement l'Europe dans le domaine du gaz.

Le responsable libyen a cité notamment les découvertes gazières importantes dans la région d'El Hemada, lesquelles «ont seulement besoin d'investisseurs».

Sonatrach investira jusqu'à 200 millions $

Le PDG de Sonatrach a également annoncé que le volume des investissements de son Groupe en matière d'exploration en Libye avoisinera prochainement les 200 millions de dollars, contre 150 millions de dollars actuellement.

«Sonatrach respecte ses contrats en Libye» et «examine les voies à même de développer les champs explorés dans les plus brefs délais», a-t-il déclaré.

Cette rencontre a permis aux deux parties de «passer en revue les capacités et les expertises des filiales relevant de Sonatrach en matière de prestations pétrolières dans toutes les étapes des opérations pétrolières, à savoir la géophysique, l'exploration, le forage des puits, la maintenance, la construction, les installations et la formation des compétences», a ajouté M. Hakkar. Selon Mustafa Sanalla, il a été également question de la contribution des filiales de Sonatrach dans la maintenance, la réactivation des pipelines, la construction des réservoirs et le forage de puits.

Les responsables des deux compagnies ont notamment insisté sur les études géophysiques, la maintenance des machines de forage, les travaux technologiques et la formation assurée par l'Institut algérien du pétrole au profit de la partie libyenne.

«Reprise nécessaire»

Sur le même sujet, et dans un entretien accordé jeudi à l'agence de presse russe Sputnik, le ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Mohamed Aoun, a affirmé que le retour de Sonatrach en Libye pour la reprise de son activité est nécessaire. Dans ce contexte, le ministre libyen a souligné «l'importance d'une reprise rapide de l'activité de la compagnie algérienne en Libye». Le ministre libyen a, par ailleurs, indiqué que son pays comptait porter le volume de sa production à environ 1,5 million de barils par jour en 2022-2023. «L'objectif du plan du ministère est de porter la production à environ 1,4 million ou 1,5 million barils par jour», a-t-il dit, rappelant que la production pétrolière de la Libye se situait actuellement entre 1 million et 1,2 million de barils par jour.