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Oranie :
Tlemcen: Un important réservoir d'eau presque à sec pour la première fois
par Khaled Boumediene ![]() La situation hydrique de la wilaya risque de se
compliquer dans les prochains mois voire dans les prochaines semaines, en
raison d'une baisse significative des précipitations cette saison.
Aujourd'hui, le barrage de Béni-Bahdel (63 millions m3) au Sud de la wilaya est presque à sec. Le taux de remplissage de ce barrage a atteint des niveaux alarmants, au point que le volume d'eau s'est complètement réduit ces derniers temps. Ce bassin qui assure l'alimentation en eau potable des habitants de la wilaya de Tlemcen et d'Oran subit depuis quelques années une sécheresse persistante. Le barrage de Mefrouche (15 millions m3), qui se trouve sur les hauteurs de la ville de Tlemcen, s'est lui aussi complètement vidé. Seul le barrage de Hammam Boughrara, d'une capacité de 177 millions de mètres cubes, à 13 km à l'Est de Maghnia, montre un taux de remplissage satisfaisant d'une centaine de millions m3. Les cours d'eau alimentant le barrage de Béni-Bahdel, issus de nombreuses sources karstiques des massifs calcaires et dolomitiques de la vallée de Béni-Snous et de Ghar Boumaza (près de H'balet, commune de Sebdou), ne coulent plus. « Quand les eaux de la grotte de Ghar Boumazza ne chutent pas en hiver sur les magnifiques cascades typiques qui dominent la ville de Sebdou, c'est pour nous un signe de sécheresse que d'ailleurs tout le monde devine! Ses eaux proviennent des nappes souterraines et alimentent le barrage de Béni-Bahdel, les marmites, les petites retenues actives d'irrigation des champs d'Ain Ghoraba, Tafessera, Dar El Arab et Zahra ainsi que l'oued Tafna, qui alimente le barrage de Béni-Bahdel. Nous avons peur que cette sécheresse qui persiste se traduise par des pénuries d'eau, le déclin de l'agriculture des parcelles irriguées par l'oued Tafna et l'arrêt de l'alimentation des habitants de certaines villes en eau potable provenant du barrage de Béni-Bahdel. Cela va donc entraîner, non seulement des dommages environnementaux, mais aussi des perturbations dans la distribution d'eau et la baisse de la qualité de la vie », explique Ahmed, un agriculteur de la région, soulignant que seul un faible filet d'eau usée provenant de quelques agglomérations de Khémis et Fahs se déverse aujourd'hui dans ce barrage. Par ailleurs, l'on signale d'importants dégâts aux cultures vivrières et aux oliviers situés en aval du barrage de Béni-Bahdel en particulier dans la région d'El Kef. Cette zone montagneuse qui regorge de milliers d'oliviers, d'arbres fruitiers et d'une végétation aquatique est gravement touchée par la sécheresse prolongée, liée au manque d'eau dans l'oued situé en aval de ce plan d'eau. « Nos oliviers et nos arbres fruitiers dépérissent à cause du manque d'eau provenant du barrage ! Les responsables de l'agriculture et des ressources en eau doivent bouger pour sauver nos arbres qui sont infectés par cette sécheresse ! Il faut trouver des solutions face à ce phénomène de sécheresse qui menace nos cultures depuis 2017 !», indiquent des fellahs de Kef, qui n'arrivent pas à supporter une nouvelle période de manque d'eau pour leurs plantations. Selon un ingénieur agronome, « le complexe du dessèchement rapide de l'olivier ou syndrome du déclin rapide de l'olivier, est une maladie bactérienne qui affecte les oliviers, se manifestant par le dessèchement du limbe des feuilles, d'abord limité à des rameaux isolés, puis s'étendant à des branches entières du houppier jusqu'à affecter la totalité de l'arbre». |
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