Les prix de la viande blanche
continueront à fluctuer dans le proche avenir. Et l'actuelle baisse des prix du
poulet (210 dinars chez les éleveurs) s'inscrit dans ce rythme d'une courbe à
la baisse qui prend irréparablement la croissance après un certain temps.
Il y a, bien sûr, des explications à cette
instabilité des prix. Pour ce qui est de l'actuelle situation, « la baisse des
prix de poulet est due à l'abondance relative enregistrée en poules pondeuses
et au comportement des consommateurs, dont la baisse du pouvoir d'achat a causé
une baisse de la demande sur la viande blanche », selon les interprétations du
secrétaire général national du Conseil professionnel mixte de l'élevage
avicole, Hadi Tabhirt. Ajoutant que le marché de la
volaille stagne, à l'image de l'écoulement des ventes de viande blanche par les
bouchers, passé de 200 kg par jour à moins de 50 kilogrammes, alors que
l'activité de vente d'aliments a baissé de plus de 30%. Lors de son passage,
hier, à ?Radio Sétif', M. Tabhirt a livré sa vision
sur ce marché marqué par une instabilité chronique, non sans annoncer qu'une
hausse des prix du poulet est attendue dans les 10 prochains jours ou deux
prochaines semaines, sans dépasser le plafond de 400 dinars par kilogramme,
avec la fin de la vente de viande de poules pondeuses, ainsi qu'une autre
hausse durant la première semaine du ramadhan, avant d'enregistrer une baisse
graduelle. « Le comportement du consommateur a un grand rôle pour réguler le
prix du marché », a-t-il relevé dans ce sillage. M. Tabhirt soutient que pour l'éleveur de volaille, « le coût
d'un kilogramme de poulet varie entre 260 et 280 dinars, et vendre en dessous
de ce prix est une perte subie par les éleveurs, et c'est exactement ce qui se
passe aujourd'hui avec ce prix de 210 dinars ». En matière d'aliment de
volailles, l'un des plus grands problèmes auxquels se trouvent confrontés les
éleveurs, en sus des maladies et la hausse des prix des poussins, il a rappelé
que « le prix de maïs est passé de 2.500 dinars à 5.400 dinars le quintal,
tandis que le prix de soja est passé de 5.000 dinars à 8.400 et 8.500 dinars le
quintal ». Il s'agit là de facteurs qui poussent les éleveurs de volaille à
changer de métier, indique-t-il. Selon M. Tabhirt, le
prix de vente final (prix de vente à la consommation) est juste à la limite de
400 dinars par kilogramme, afin que l'éleveur ne soit pas affecté en raison des
coûts élevés, en particulier en ce qui concerne les aliments importés qui ne
peuvent pas être maîtrisés, en plus des prix des poussins, qui ont atteint 220
dinars par le passé. « Le marché algérien a besoin de 5,5 à 6 millions de
poules pondeuses pour assurer la stabilité des prix du poulet tout au long de
l'année », a-t-il encore souligné, précisant dans ce
cadre que l'Algérie compte actuellement 4,5 à 5 millions de poules pondeuses,
ce qui est proche de la quantité qu'il faut rendre disponible, et nous espérons
que cette richesse sera épargnée du risque de maladies entraînant la mort des
volailles. Les pertes subies par les éleveurs avicoles dans le passé, dues aux
maladies et à l'abattage précoce des poules, ont contraint près de 100.000
professionnels à mettre la clé sous le paillasson, a indiqué M. Tabhirt, ajoutant qu'ils sont actuellement quelque 300.000
professionnels en activité dans le domaine de l'élevage des volailles, les
abattoirs et d'autres intervenants. Quant aux prix des œufs, qui ont connu une
hausse sur le marché, le même intervenant a annoncé qu'une baisse est également
attendue sur ce registre. « Nous nous efforçons d'assurer la stabilité des prix
tout au long de l'année, des prix adaptés à toutes les parties, des éleveurs
aux consommateurs, et avec des marges bénéficiaires spécifiques loin des
hausses et des baisses aléatoires », a conclu M. Tabhirt.