Les
feux rouges commencent à clignoter. Le Mouloudia d'Oran,
le porte-flambeau du football de l'Ouest, est en train de mourir à petit feu
dans un silence assourdissant qui prête au doute. Hier, les fans du MCO ont
exigé la venue d'une société étatique, aujourd'hui, ils croisent les doigts
pour éviter le douloureux scénario de 2008. Ainsi donc, les mascarades se
poursuivent au point de se demander s'il y a une autorité qui pourrait venir en
aide à ce prestigieux club des martyrs, créé et géré par le passé par de
grandes personnalités d'Oran. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Mouloudia d'Oran est devenu un jouet entre les mains de
certaines personnes. Devant l'absence de contrôle des deniers de l'Etat, les
responsables concernés continuent de faire la sourde oreille.
Face
à une telle situation que l'on peut qualifier de
catastrophique, le MCO risque de se retrouver dans de sales draps avec une
rétrogradation en Ligue 2, qui se profile à l'horizon. Comme si le club des Hadefi Miloud, Fréha Abdelkader,
Hadj Douili, Fali Kada, Kacem Elimam et les autres
notables oranais, qui ne sont plus de ce monde, ne méritent aucune
considération. Nous l'avons dit et on ne le répètera jamais assez : le Mouloudia d'Oran est pris en otage par certains cercles occultes.
La faute est partagée entre les membres de la SSPA et certains supporters
manipulés ainsi que des personnes qui exploitent cette situation pour soigner
leur populisme. Ceux qui ont été à l'origine de ce désastre doivent faire leur
examen de conscience. Le MCO paye aujourd'hui la gestion de ses dirigeants pour
se retrouver dans un labyrinthe d'où il n'est pas près de s'extirper, avec un
effectif dont tout le monde reconnaît les limites techniques. L'erreur de Tayeb Mehiaoui est d'avoir fait
confiance à certains de ses proches collaborateurs qui l'ont induit en erreur.
Les spécialistes des assemblées générales, qui plébiscitent n'importe qui
moyennant des commissions, en appuyant les « ordres » de ceux qui les dirigent
sans aucune logique. Le conseil d'administration, qui n'est pas d'ailleurs
reconnu par la majorité, a décidé le retrait de confiance au désormais ancien
président du club, pour introniser Youcef Djebbari
comme premier responsable. Ce dernier affirme avoir accepté l'intérim en
attendant l'élection d'un nouveau président de la SSPA lors de l'AG des
actionnaires, prévue jeudi dernier et annulée à la dernière minute. Alors, qui
décide quoi au MCO et sur quelle base réglementaire ? On vient d'apprendre que
le président intérimaire a l'intention de changer le compte bancaire pour payer
les joueurs. Mais est-ce la solution pour sauver le MCO avec des joueurs qui
ont montré leurs grandes insuffisances techniques ? Veut-on gagner du temps et
continuer à jouer avec la sensibilité des supporters ? On peut répondre par
l'affirmative, car le sauvetage du Mouloudia d'Oran
passe inévitablement par la régularisation des dettes pour lever l'interdiction
de recrutement et renforcer l'effectif par de nouveaux éléments capables de
donner le plus escompté en fonction de la situation prévalant au sein du club.
C'est la seule issue et l'unique priorité. Mais les dirigeants actuels sont-ils
capables et assez compétents pour tracer une feuille de route selon les
objectifs de l'heure ? Il est inconcevable et étonnant à la fois pour qu'une
équipe de la trempe du MCO soit gérée d'une telle façon. A la veille du dernier
match de la phase aller avec la réception du MCA, les «Rouge et Blanc» sont
dans une très mauvaise posture, à un point seulement de la zone rouge des relégables.
Par la suite, le MCO devra se rendre chez les mal-classés, le HBCL, le RCR, le
NCM, l'ASO, pour ne citer que ceux-là. En somme, la balle est dans le camp de
ceux qui se sont proclamés sauveurs du MCO. Il est temps de réagir pour sauver
un patrimoine national, surtout à l'approche d'un évènement très important que
s'apprête à accueillir la ville d'Oran, à savoir les Jeux méditerranéens 2022.