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Covid-19: Un nouveau sous-variant et risque de réinfection

par R. N.

Le directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), le professeur Fawzi Derrar, a estimé, hier sur les ondes de la Chaîne 1 de la radio nationale, que «la situation sanitaire reste préoccupante malgré la baisse des contaminations», soulignant que «la vaccination est la seule solution pour éviter les complications».

«La baisse du nombre d'infections enregistrée est positive, mais cela ne signifie pas que la situation épidémiologique s'améliore. Le danger est toujours présent et les contaminations peuvent augmenter à nouveau à tout moment. Surtout si le protocole sanitaire n'est pas respecté», a ajouté l'intervenant.

Pr. Derrar a également révélé que «90% des cas enregistrés et ceux en réanimation ne sont pas vaccinés», soulignant que «la période de survie du virus Omicron dans l'organisme des personnes vaccinées est courte et la période de récupération est plus rapide que chez les non vaccinés, qui ont besoin d'environ 10 jours pour se rétablir».

A propos du taux de vaccination en Algérie, le directeur général de l'IPA a indiqué qu'il a atteint 32%, le qualifiant de «faible» et que «le pari actuellement est d'atteindre 60%, ce qui mettra l'Algérie dans une bonne situation sanitaire», a-t-il ajouté.

Interrogé sur la nécessité d'une «troisième dose de vaccin», l'intervenant affirme qu'il existe un «consensus scientifique qu'une 3e dose permet au système immunitaire d'acquérir une protection suffisante, de plus de 80%, contre les formes dangereuses de la maladie».

Citant une publication scientifique, l'intervenant affirme qu'«un fort taux de vaccination chez les adultes a une influence sur les plus jeunes». «Cela veut dire que lorsque le taux de vaccination chez les adultes est important, les enfants sont mieux protégés en terme d'immunité. Tout en sachant que les cas de contamination des enfants par Omicron sont généralement légers. Pour résumer, le rôle des enfants est la transmission du virus aux adultes. Voilà pourquoi si on arrive à élever le taux de vaccination chez les adultes, la problématique pour les enfants sera moindre».

Concernant le variant dominant en ce moment en Algérie, l'intervenant estime à «7% la prévalence du variant Delta». «Néanmoins, ce variant reste dangereux puisqu'il représente la majorité des cas admis en soins intensifs», a-t-il précisé.

Si le variant Delta reste le plus dangereux, Pr. Derrar considère qu'il ne faut pas considérer comme une «grippe sévère» Omicron. «Omicron ne peut pas être considéré comme une sévère grippe, comme certains le pensent, car c'est un virus» qu'on «ne peut pas prédire les changements qui peuvent se produire (dans ce virus) et les complications qu'il peut entraîner chez l'homme», explique-t-il.

En revanche, l'invité de la radio Chaine 1 a précisé que «contrairement à l'année dernière, le système de santé n'était pas sous pression, même si les indicateurs des mois de novembre et décembre laissaient penser que la quatrième vague serait dangereuse à cause du variant Delta, mais heureusement pour nous, la courbe du variant Omicron a surmonté celle de Delta en raison de son importante vitesse de propagation. Cela a donné naissance à deux sous-variants appelés BA.2 et BA.3».

Selon Derrar, «l'Algérie a récemment enregistré plusieurs cas de BA.2 qui est largement répandu dans certains pays comme le Danemark, l'Afrique du Sud, les États-Unis d'Amérique et dans certains pays asiatiques». Il a, à ce propos tenu à rassurer, estimant que «la propagation de ce sous-variant ne doit pas susciter de l'inquiétude», tout en appelant à «la prudence et la vigilance».

Toujours à propos du sous-variant BA.2, le directeur général de l'IPA a précisé que «les personnes qui ont été infectées par le variant Omicron courent un risque d'infection par le BA.2», car a-t-il expliqué, «l'immunité acquise contre le Omicron n'est pas suffisante contre le BA.2». «Cela ne signifie pas, dit-il, qu'il est plus dangereux, mais qu'il se propage encore plus rapidement que le Omicron».