
Face à une
opinion publique souffrant «d'infobésité», le rôle des médias traditionnels est
aussi celui de défendre l'Algérie contre les mauvais coups dirigés contre elle
depuis l'étranger. Il est connu et reconnu que la plume peut faire autant de
mal sinon plus qu'un fusil. Dans un entretien accordé à deux sites
électroniques algériens, le ministre de la Communication Mohamed Bouslimani a appelé la presse nationale à «redoubler
d'efforts pour faire avorter tout projet visant à porter atteinte à l'Algérie».
Bouslimani a également appelé les médias nationaux «à
rester mobilisés autour du même objectif, à savoir la bataille de la prise de
conscience et la défense des intérêts de la nation». Des «guerres de 4ème
génération qui diffusent à outrance des fake news
pour manipuler les opinions publiques afin de déstabiliser les sociétés», a
soutenu le ministre.
Le 22
octobre dernier, à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la
presse, le Conseil national des journalistes algériens (CNJA) avait lui aussi
appelé les médias nationaux à se mobiliser pour lutter contre «les attaques
médiatiques qui ciblent l'Algérie, orchestrées par des médias étrangers à travers
des campagnes de désinformation». Mais l'on se souvient que la présidence de la
République avait aussi dénoncé, très sèchement, l'obstination de certains
médias «à propager des informations mensongères, qui constitue une
transgression préméditée des règles de déontologie journalistique». Ici comme
sous d'autres cieux dits plus «avancés», il est connu que la rumeur peut faire
partie des techniques d'influence dans le cadre de la stratégie de diversion ou
de propagande, savamment élaborée dans des officines toxiques.
De nos
peurs «ataviques» de nous dire la vérité en face à cette manie tenace de croire
que la «vérité» vient toujours d'ailleurs et pas de chez nous, comment veut-on
qu'un peuple sous-informé échappe aux grilles des lectures formatées en laboratoires
clandestins pour inoculer une infox, clefs en main, à
une opinion publique qui veut simplement comprendre ce qui se passe dans son
propre pays et exercer son droit à être informée sur la gestion des affaires
publiques de la nation ?