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Analyse - Méconnaissables !

par Adjal Lahouari

Hier, les Verts devaient franchir un pas important en ce début d'année 2022. Pas seulement parce qu'ils voulaient aligner leur 35e match sans défaite, égalant le record détenu conjointement par le Brésil et l'Espagne, mais parce que dans ce genre de tournoi où chaque point vaut son pesant d'or, il vaut mieux débuter par une victoire. Nous n'en sommes pas là, car les Verts ont été contrés à la surprise générale. Sachant que Belmadi était tenté d'apporter des retouches à l'équipe-type, nous étions impatients de voir quelles décisions il allait prendre, notamment en défense centrale et au milieu. Car nul n'ignore que le coach national -et il a raison- ne dévoila jamais ses intentions pour dérouter l'adversaire, quel que soit son niveau. Il faut reconnaître que celui de la Sierra Leone a surpris plus d'un, au point que les Fennecs, nous semble-t-il, ne sont jamais entrés dans ce match. Avec une sentinelle seulement, Belkebla, et un Atal plus contre-attaquant que véritable défenseur, qui est pourtant sa mission principale, l'EN a failli encaisser des buts. Ce constat est d'autant plus frustrant que la possession du ballon est montée à 78%. L'une des autres principales causes demeure ce milieu pour le moins bancal, sans oublier que Brahimi, loin de sa forme lors de la Coupe arabe, a dézoné du côté de Belaïli. On nous dit que les paramètres liés à la chaleur et le taux d'humidité ont été défavorables à nos représentants. C'est oublier que ce sont les mêmes conditions pour les Sierra-Léonais qui se sont mieux adaptés sans aucun doute. En ce qui concerne le secteur défensif, l'un des points forts de notre EN, Belmadi a tablé sur la continuité en titularisant Mandi et Bedrane, mais ce dernier n'a pas répondu aux attentes. Le double pivot était constitué par le duo Belkebla-Feghouli, alors que le duo Zerrouki-Zorgane, pourtant opérationnel avec succès face au Ghana en raison de la suspension de l'incontournable Bennacer, a été laissé sur le banc. L'autre curiosité concernait le milieu où la paire Boulaya-Benrahma avait changé la physionomie du match contre les Black Stars. Mais c'était en l'absence du capitaine Mahrez, de retour hier aux commandes. En fait, Belmadi a opéré des changements pour le moins surprenants en titularisant le trio Belkebla-Feghouli-Brahimi, une manière de rassurer, il faut le dire, des remplaçants qui seraient titulaires dans de nombreuses sélections présentes au Cameroun. Au centre de l'attaque, il n'y a pas eu de surprise en ce sens que, dès le coup d'envoi, Slimani a pris place alors que Bounedjah devait débuter pour mener la vie dure aux défenseurs centraux adverses. On aura remarqué que le coach national avait prévenu ses poulains face à un adversaire de moindre niveau, mais à respecter tout de même. Cela s'est vérifié au cours d'une période où on n'a pas reconnu les champions d'Afrique, pas du tout rassurants en dépit de leur domination. Certes, la défense algérienne n'a pas encaissé de but mais il n'empêche, qu'à l'instar des Sénégalais quelques jours auparavant, les Verts n'ont pu résoudre les problèmes posés par des adversaires pourtant de niveau inférieur. Devant une telle situation, Belmadi s'est résolu à procéder à des changements, mais en vain. Les Verts ont poussé, se créant plusieurs occasions mais, décidément, la réussite n'était pas au rendez-vous, amplifiée, il faut le préciser, par le manque de concentration des poulains de Belmadi, visiblement mécontent des mauvais choix, des offensives inabouties et des tirs non cadrés. Un journaliste algérien a même évoqué sur les ondes une véritable malédiction ! En réalité, c'est que, cette fois, l'EN est passée à côté, même si la prestation exceptionnelle du gardien Kamara a tout de même pesé sur la balance. Gageons que Belmadi va prendre des décisions pour rectifier le tir dès le prochain match.