
Yennayer est le premier jour du calendrier agraire utilisé
par les Berbères, 950 ans avant J.-C. jusqu'à 2972, coïncidant avec le 12
janvier 2022. Yennayer est synonyme d'abondance, de
fertilité. Loin des feux de la rampe, des festivités officielles, Yennayer est célébré dans les foyers algériens, en lui
apportant ce cachet personnalisé. Ainsi, le nouvel an berbère est accueilli par
les familles, selon les moyens et les croyances. Une fête païenne qui a sa
place dans la mémoire collective, commune à la région du Maghreb. Se remémorer
de son passé, legs des aïeuls, Yennayer est d'après
la tradition un moment charnière, du passage d'une époque à une autre, une
mince frontière des « nuits blanches », en référence aux gelées nocturnes de
l'hiver et les « nuits sombres », où, raconte-t-on, « renaîtra tout plant et branche
». Là, en se référant à l'agriculture comme fondements des activités des
peuples d'alors. C'est aussi le renouvellement du cycle de la vie. Nos
grands-mères et mères aimaient recevoir Yennayer avec
générosité et convivialité, sans grand faste, un repas et beaucoup d'encens,
afin de faire « éloigner les mauvais esprits ».
De nos jours, on essaie de perpétuer ces moments
magiques, à forte charge émotionnelle, des traditions populaires, plongées dans
le lointain passé. A Tébessa, en dépit de la conjoncture sanitaire
exceptionnelle, la vie continue son bonhomme de chemin;
Yennayer sera fêté dans l'ombre du Covid, de Ferkane jusqu'aux
confins des Aurès-Nememchas, du côté de Stah Guentis, Bejen,
plus au nord à Aïn Zerga et
El Aouinet, les réjouissances seront à la mesure de
l'événement. Les maîtresses de maison se vêtiront de leurs meilleurs habits
traditionnels, les foyers nettoyés et parfumés, au menu ces plats culinaires
mijotés et agrémentés aux denrées alimentaires du terroir. Dans le temps, on
racontait aux petits les épopées de héros légendaires, qui, pour défendre leur
patrie, se sacrifiaient sur l'autel du courage, seul gage à offrir aux siens.