|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
A quoi
peut-on s'attendre de l'enquête sur la pénurie de produits de large
consommation menée par la commission parlementaire, mise en place samedi 8
janvier, par le Conseil de la nation ? La décision de la
création d'une commission d'enquête sur un problème aussi sensible comme le
dysfonctionnement des activités commerciales, touchant à la subsistance des
citoyens, comme le souligne le communiqué afférent rendu public à l'issue d'une
réunion entre les membres du bureau du Conseil de la nation, élargie aux présidents
des groupes parlementaires, s'inscrit dans le cadre des responsabilités de
l'institution parlementaire, et ce, conformément à l'article 159 de la
Constitution et des exigences de la loi organique et du règlement intérieur y
afférents.
Son rôle, essentiellement fondé sur le contrôle du Parlement sur l'action du gouvernement, consisterait à recueillir des données sur l'objet de l'enquête par l'exercice de larges pouvoirs d'investigation et d'audition, établir son rapport ou ses conclusions «à court terme», et les remettre au bureau du Conseil de la nation, qui a été à l'origine de sa création. Cette commission «fera la lumière sur les causes de cette crise, ses instigateurs et les parties qui l'alimentent», et ce, en vue de «contrer les manœuvres et les comportements malveillants répétés des spéculateurs qui participent de leur égoïsme et de leur avidité aux dépens des producteurs et des consommateurs», selon le communiqué du Conseil de la nation. Ainsi, l'action de la commission en question viendrait soutenir les efforts du gouvernement, qui a accusé les spéculateurs d'être à l'origine de la pénurie et de hausses de prix de produits de large consommation, en l'éclairant sur les causes et les instigateurs de cette crise. La mission de la Commission d'enquête parlementaire bien modeste, au regard de ce qui est fait, déjà, sur le terrain en matière de lutte contre les spéculateurs par les services de sécurité et les contrôles opérés par les services compétents du ministère du Commerce, comme l'estiment des observateurs ? Mais, des révélations inédites dans les conclusions de la commission d'enquête auront un impact important. Car, d'autres parties, à l'instar du pouvoir judiciaire, peuvent se saisir de ces conclusions dans un cadre coercitif contre les parties qui pratiquent cette spéculation, pas seulement pour gagner plus d'argent mais en nourrissant des velléités déstabilisatrices du pays. Sans pour autant exclure le fait que certains dysfonctionnements peuvent découler d'une absence de maîtrise de tous les rouages du marché, notamment sur le plan de la distribution des produits touchés par la pénurie. Sans organisation digne de ce nom, livrée à de petits professionnels, la distribution est le maillon faible du secteur du Commerce. Sur un autre plan, non moins important, les informations qui seront recueillies par la commission d'enquête parlementaire devraient être publiées pour tenir au courant l'opinion sur un sujet qui tient en haleine toute la société. |
|