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Après les alertes lancées
distinctement, ces derniers jours, par les producteurs de lait et l'Association
de protection et orientation du consommateur et son environnement (APOCE),
c'est au tour de la Confédération des industriels et des producteurs algériens
(CIPA) de tirer la sonnette d'alarme à propos du gel des dérogations sanitaires
d'importation (DSI) de lait en poudre, qui perdure depuis le mois de septembre
dernier.
Les laiteries seront obligées d'arrêter leurs activités si les autorités ne lèvent pas le gel des dérogations sanitaires, nécessaire pour l'importation de lait en poudre, a prévenu le président de cet organisme, Abdelouahab Ziani. Un arrêt «forcé» qui interviendra dès le début de l'année 2022 si la situation n'évolue pas vers le mieux, selon les concernés. Lors d'une rencontre avec les producteurs du lait, adhérents de la CIPA, il a appelé le ministère de l'Agriculture à écouter les préoccupations des opérateurs de cette filière et les prendre en considération en vue de mettre en place une stratégie participative pour le développement du secteur. C'est que les inquiétudes ne se sont guère estompées en l'absence d'un écho positif du côté des autorités. Les producteurs se sont interrogés sur les raisons derrière «le gel de l'importation de lait en poudre des bébés depuis huit (8) mois sans trouver une alternative au niveau local malgré les marchés conclus et le paiement des factures des fournisseurs étrangers de cette matière ?! Il y a bien eu une annonce du ministre du secteur concernant la levée du gel de la dérogation sanitaire à partir de dimanche dernier, mais «les services concernés par l'application affirment ne pas avoir reçu des instructions dans ce sens», a clamé le président du CIPA lors de la rencontre en question. Dans ce contexte, marqué par un flou artistique autour des fameuses DSI, la CIPA compte saisir le ministère des Finances, la semaine prochaine, pour le sensibiliser à ce problème et aussi dans l'objectif d'examiner les voies et moyens de renforcer les financements dédiés à l'investissement dans le domaine de l'élevage des vaches laitières. La Confédération estime dans ce sens qu'il était la meilleure solution pour le développement de la filière. Mais, pour passer à ce stade, il est nécessaire de continuer à importer le lait en poudre et préparer le terrain pour un passage à une production locale renforcée. Dans ce cadre, les producteurs appellent à l'investissement dans la filière des vaches laitières et la production des aliments de bétail pour se passer de l'importation de lait en poudre. Notons qu'en 2021, la production de la filière ?'lait'' s'est élevée à plus de 3 mds et 400 millions litres dont 900 millions litres de lait de vache produits localement. Pour sa part, M. Ziani a préconisé d'opérer des investissements de l'ordre de 500 millions USD dans l'élevage des vaches laitières en vue d'atteindre l'autosuffisance en matière première tout au long des trois prochaines années. Chose qui nécessitera, précise-t-il, pas moins d'un million et 400 mille vaches laitières, alors que le pays compte seulement 400.000 vaches, un chiffre bien loin de couvrir la demande. Outre ces investissements, poursuit le président de la CIPA, il importe d'assurer plus de 250.000 tonnes de concentré d'aliments de bétail produites sur une surface irriguée de près de 50.000 hectares. A rappeler que la moyenne de consommation du lait par individu en Algérie est estimée à 167 litres/an contre la moyenne mondiale de 87 litres/an. |
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