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Hausse des contaminations et «Omicron»: Un spécialiste tire la sonnette d'alarme

par R. N.

Avec l'apparition du nouveau variant «Omicron», le professeur Riad Mihyaoui, chef de service réanimation au CNMS et membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19, estime qu'il est plus nécessaire que jamais de «respecter pleinement les mesures préventives» et de se faire vacciner contre le coronavirus.

«Il n'est pas étonnant que le variant «Omicron» soit détecté en Algérie. C'était prévisible. L'OMS avait déjà annoncé qu'il existait déjà dans 57 pays et que cette propagation est due aux voyages internationaux», a-t-il précisé. Cependant, ajoute l'intervenant, si «Omicron» fait le buzz actuellement», il faut noter que «le nombre des contaminations est en hausse dans le monde entier, ce qui a poussé certains pays à revenir au confinement, alors que d'autres ont fermé leurs frontières aériennes avec l'Afrique». «C'est la vitesse de transmission du nouveau variant qui fait peur, car il a 32 mutations contre 2 seulement pour le variant «Delta», mais jusqu'à présent, il n'y a pas de données qui montrent qu'il est plus dangereux ou que ses effets sont particulièrement virulents », précise encore Pr. Mahyaoui.

Si «le variant «Delta» domine les contaminations dans le monde entier», les spécialistes ont constaté que « sur 1200 cas atteints par le variant Omicron, moins de 10% ont nécessité une aide respiratoire».

Sur la stratégie à adopter en Algérie, Pr Mahyaoui estime qu'il faut «continuer avec la rigueur dans le diagnostic, l'application des mesures sanitaires, mais aussi accélérer le rythme de la vaccination», d'autant que «les vaccins restent efficaces». Sur les chiffres des contaminations en Algérie, l'invité de la radio algérienne Chaine 1 a tiré la sonnette d'alarme en raison de leur augmentation, notamment concernant les personnes hospitalisées dont le nombre a atteint 2.800 patients en plus de 28 patients sous respirateurs artificiels, et 238 patients en réanimation. «Nous ne souhaitons pas revivre ce que nous avons vécu lors de la 3e vague. Il faut lancer la sonnette d'alarme. Le ministère de la Santé a annoncé que nous avons dépassé 65% d'occupation des lits de réanimation. Le strict respect des mesures sanitaires ainsi que la vaccination sont nécessaires pour dépasser cette crise», ajoute l'intervenant qui estime, par ailleurs, que « nous devons apprendre à vivre avec ce virus». Toujours concernant les mesures prises pour faire face à l'épidémie et éviter la situation lors de la troisième vague, Pr Mahyaoui a indiqué qu'il y a doublement de la production d'oxygène et la mise à disposition des hôpitaux en mécanismes de production par l'installation de concentrateurs, ainsi que la fabrication locale de nombreux médicaments anticoagulants.

En ce qui concerne la troisième dose du vaccin anti-coronavirus, l'intervenant a rappelé que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que deux doses «ne sont plus suffisantes» avec l'émergence du nouveau mutant et «a recommandé la nécessité d'adopter la troisième dose» se basant sur des «études scientifiques qui ont prouvé qu'après 6 mois de réception de la deuxième dose, l'immunité diminue, en particulier chez les personnes atteintes de maladies chroniques».

A propos du nombre de vaccinés en Algérie, Pr. Mahyaoui a indiqué que «les chiffres n'ont pas beaucoup changé». «Nous sommes toujours à environ 13 millions de doses administrées, dont 6,5 millions de doses pour la première dose et 5,5 millions pour les deux doses. Il reste aussi 13 millions de doses disponibles en attente d'être administrées», a-t-il expliqué. L'intervenant a également regretté que l'Algérie n'ait pas encore atteint l'immunité collective. «Nous aurions souhaité qu'à fin 2021 nous allions atteindre l'immunité collective. Mais malheureusement nous n'atteindrons pas cet objectif d'ici la fin décembre. Espérons que ce sera rapidement le cas pendant 2022», dit-il.

Concernant la question de la vaccination des enfants, Pr. Mahyaoui a indiqué qu'il n'a pas encore été décidé en Algérie de vacciner les enfants. Selon lui, le pourcentage d'enfants qui ont contracté le coronavirus est inférieur à 1%. «Même les adultes ne veulent pas se vacciner. Comment voulez-vous commencer la vaccination des enfants ? De toutes façons, le Comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19 nous demanderons la vaccination de cette catégorie, mais n'a pas encore fixé à partir de quel âge et la nature du vaccin», dit-il à ce sujet.