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Deux ans
déjà ont passé depuis l'accession à la magistrature suprême de
Abdelmadjid Tebboune. Pratiquement arrivé à
mi-mandat, le chef de l'Etat est crédité d'un bilan plutôt positif, mesuré à
l'aune du lourd legs hérité du pouvoir précédent, mais surtout des retombées
délétères de la crise sanitaire mondiale. L'un des secteurs clés qui a connu un
développement remarquable sous l'ère Tebboune est
celui de l'agriculture. Un secteur qui affiche une résilience notable, malgré une
conjoncture de crise protéiforme.
En Algérie, la valeur de la production agricole a atteint 25 milliards $ au terme de l'année 2020 contre 23 milliards $ un an plus tôt. Une performance qui vient confirmer le dynamisme d'un secteur en pleine relance, en dépit de la place prépondérante de l'industrie pétrogazière. Au point que l'on se rend compte aujourd'hui que l'Algérie utile n'est pas dans la partie septentrionale du pays mais bien dans les vastes superficies du sud de l'Algérie. Qui peut contester aujourd'hui que plus de 70% du garde-manger national est constitué de produits venus des wilayas du fin fond du Sahara ? Pourtant, le Sud et le Grand Sud algériens ont toujours été les derniers de la classe dans la redistribution de la gigantesque rente tirée des revenus des énergies fossiles du pays. Peu d'argent a été investi pour développer la partie méridionale du pays, soit plus des trois-quarts de ce pays continent. Pourquoi la plus grande portion du pays, longtemps considérée comme «inutile», se retrouve aujourd'hui au centre de l'intérêt du pouvoir d'Alger, quand on connaît à quel point ses populations laissées-pour-compte ont souffert de voir des gens manger sous leurs yeux écarquillés, en leur laissant des miettes pour seule pitance. Au-delà de la logique froide, presque scélérate, des chiffres, tout le monde prend conscience aujourd'hui que la plus grande production d'huile de coude et de bras travailleurs se situe dans le sud du pays. L'agriculture oasienne a depuis toujours reflété l'ingéniosité d'une société ayant pu vaincre un milieu hostile et défavorable au peuplement. Mais cette agriculture traditionnelle a été bouleversée, démolie par l'introduction des emplois non agricoles, qui ont perturbé la stratification sociale établie dans les vastes étendues sahariennes de l'Algérie. A coup sûr, le développement et la promotion de l'agriculture dans les régions sahariennes et des Hauts Plateaux doit constituer la plus grande priorité du plan d'action du gouvernement pour se désarrimer de la dépendance aux énergies fossiles, appelées à disparaître. Tôt ou tard? |
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