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Le président de la
République a annoncé hier la création d'une agence nationale du foncier
industriel et 75.000 emplois dès 2022, une année qu'il veut «purement
économique».
Ces annonces, Abdelmadjid Tebboune les a faites hier lors de son inauguration de la conférence nationale sur la relance industrielle au Palais des Nations à Club des pins. Tout en promettant que la question du foncier industriel sera réglée «dans de brefs délais», le chef de l'Etat a fait ainsi savoir que «j'ai décidé qu'une agence nationale pour le foncier industriel sera créée et opérationnelle dès 2022». Il affirme alors que «ni le maire, ni le chef de daïra, ni le wali n'auront à s'occuper du foncier industriel !». Il indique en même temps que «les zones industrielles relèveront du ministère de l'Industrie et de la nouvelle agence». Tebboune promet davantage «la création de 75.000 postes d'emploi en 2022, une année qui sera purement économique». Cet important nombre de nouveaux emplois devra selon lui voir le jour après la levée du gel sur l'ensemble des projets industriels. Il a indiqué que «l'ANDI a procédé au 30 novembre dernier à la levée du gel de 581 dossiers et 356 autres suivront durant la première semaine de décembre». Il note que «sur 402 projets, 57 ont été libérés en un temps très court». Tebboune interroge «est-ce un gel délibéré avec des arrière-pensées politiciennes et pour des intérêts occultes ?». Parce que, a-t-il fait remarquer, «les projets sont gelés pour des causes futiles et bureaucratiques». Il dénonce «ce blocage programmé de la relance économique. Hram ! Ce sont des attitudes antipatriotiques !» Après avoir donné des exemples de blocage, le président avertit «il y en a qui nous berne ! C'est un jeu dans lequel ils seront perdants ! C'est une dégénérescence terrible!». Il tient à préciser à ceux qui lui reprochent de s'occuper «des détails, oui les détails m'intéressent, je ne dis pas qu'il ne faut pas appliquer la loi(...), mais c'est facile de détruire et difficile de construire». «Pas de poursuites contre les responsables qui ont aidé à la création d'entreprises» Tebboune exhorte les investisseurs dont les projets butent contre des obstacles de se rapprocher «du bureau spécialement ouvert pour le médiateur de la République qui travaille directement avec moi, dès qu'il y a un problème il faut tout de suite prendre attache avec lui». Il regrette au passage que des jeunes qui ont bénéficié des prêts dans le cadre de l'ANSEJ ont été poursuivis en justice. Il demande à ce qu'«un échéancier leur soit fait pour qu'ils puissent rembourser». Et, «pour ceux qui ont investi dans des projets devenus obsolètes, il faut les aider à les changer dans les secteurs porteurs de croissance, dans les startups», recommande-t-il. Par ailleurs, il instruit «toutes les parties concernées (ministère de la Justice, services de sécurité) de ne pas lancer des poursuites judiciaires contre les responsables qui ont facilité la création d'entreprises à condition qu'ils l'aient fait dans le cadre de loi, au cas où il y a un problème ou des doutes, on doit voir où ça se situe». Il interpelle les responsables qui «refusent de signer de peur d'être amenés à El Harrach (en prison)», en leur lançant «ces craintes ne sont pas à leur place(...)». Avant de faire ces annonces, le président a rappelé qu' «après l'achèvement des réformes institutionnelles, le temps est pour de nouvelles réformes économiques, dans l'industrie, l'un des piliers du développement économique et durable». Il observe que «la situation actuelle du secteur de l'industrie n'est pas une fatalité, c'est une situation qui nécessite une prise en charge effective pour une relance globale sur des bases objectives». Il note que «l'industrie n'enregistre une croissance que de 5 à 6% par rapport au PIB, ce qui donne une idée sur le défi à relever». Défi qu'il estime toutefois «à notre portée en procédant à la levée des obstacles qui bloquent les entreprises qui participent dans la hausse du PIB». Il estime que «nous avons l'obligation de relever la croissance de l'industrie à 15 ou 20% du PIB, on peut l'avoir à 10% mais il nous faut 15% pour que le secteur puisse participer dans la relance économique et le développement durable et diminuer les importations industrielles». Il prévient que «les produits qui sont fabriqués localement ne doivent plus être importés, on cherche une économie patriotique». Il ordonne aux banques de «donner les moyens à ceux qui veulent procéder à l'extension de leurs usines». Le président fait savoir que «j'ai donné instruction aux banques pour qu'elles donnent jusqu'à 90% d'aides financières(...), mais à ce jour on n'a rien vu venir!». Ce que veut le président voir c'est «à la limite la fabrication de la pièce détachée, personne ne l'a fait même adaptable, on pourrait pourtant avoir 10 à 15 usines, on pourrait exporter les pièces détachées vers l'Afrique, en Europe, en Amérique». «Je ne veux pas créer de problème» En référence à son récente annonce de la révision de l'accord d'association, Tebboune lâche «je ne veux pas créer de problème, l'Union européenne est importante pour nous, on doit préserver nos relations avec elle». Et comme pour justifier son observation, il renvoie la question qui a toujours été posée à l'Algérie, aux responsables du secteur économique : «qu'est-ce que je peux exporter aux Européens ? Il nous faut une économie nationale forte pour pouvoir le faire !» Et sur un ton blasé, il ajoute «on attendra peut-être l'année prochaine..., et on multiplie les réunions et les rencontres». Il appelle à «une nouvelle relation entre l'investisseur et l'administration, de confiance, de travail collectif, pour l'intérêt national». En conclusion, il demande à ce que les recommandations et propositions de la conférence sur le relance industrielle soient soumises «à un examen profond, le gouvernement doit réaliser tous les objectifs». Il assure qu' «il y aura un examen périodique de tout ce qui sera entrepris». Le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, a pour sa part fait savoir que «la nouvelle stratégie de l'industrie repose sur une révision profonde de la gouvernance des entreprises publiques et l'augmentation du poids du secteur privé dans la création de la croissance». Quatre ateliers ont été ouverts depuis hier après-midi au Centre international des conférences Abdelatif Rahal où la rencontre a été déplacée jusqu'à sa clôture demain, lundi, par le 1er ministre. Les ateliers devront plancher sur «le soutien des entreprises, la promotion de la production nationale et les exportations», «l'amélioration de l'environnement de l'investissement et la garantie du foncier», «la gouvernance des entreprises publiques économiques et le rôle de l'Etat comme actionnaire» et enfin «l'intégration, la diversification et le développement de la concurrence». Le président de la République a remis hier la médaille de l'ordre national du mérite à plusieurs PDG de groupes industriels publics comme Sonatrach, Cosider, Saïdal et à d'autres privés (Vénus, Faderco, Bimo...) ainsi qu'à deux startups. Il a décerné la même médaille du mérite à Belkacem Haba, docteur en microélectronique de l'université de Stanford (USA) qui détient plus de 500 brevets américains délivrés et plus de 1600 brevets et demandes de brevets dans le monde. Haba figure parmi les 100 inventeurs les plus prolifiques au monde. |
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