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Alors que la campagne
nationale de vaccination contre la grippe saisonnière a débuté hier lundi, le
Pr Kamel Djenouhat, président de la Société
algérienne d'immunologie et chef de service du laboratoire central EPH Rouiba, a déclaré qu'« il ne fallait surtout pas confondre
entre le vaccin antigrippal et le vaccin anti-Covid,
puisque les populations cibles ne sont pas les mêmes ».
Intervenant sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, le Pr Kamel Djenouhat a indiqué que le vaccin antigrippal cible «la population vulnérable comme les personnes de plus de 65 ans et les malades chroniques contrairement au vaccin anti-Covid qui concerne toute la population», a-t-il relevé. Revenant sur la réticence des Algériens a se faire vacciner contre le coronavirus alors que plus de 13 millions de doses sont disponibles, le Pr Kamel Djenouhat l'a expliqué en deux points : d'abord ce qu'il a appelé la « mentalité spécifique de l'Algérien qui nécessité des études sociologiques et psychologiques, sans parler de l'influence négative des réseaux sociaux qui se sont transformés en le principal lobby anti-vaccin », a-t-il affirmé. Le deuxième point, toujours selon l'invité de la Radio, est d'ordre mondial, puisque « aucun pays au monde ne pourra atteindre 80 ou 90% de taux de vaccination, cela est impossible», a-t-il relevé. « A moins de rendre le vaccin obligatoire, il sera très difficile d'atteindre l'objectif ciblé par les autorités sanitaires ni en Algérie ni ailleurs », a-t-il insisté. 20% seulement des personnels de la santé sont vaccinés contre le coronavirus. Le président de la Société algérienne d'immunologie a qualifié cette situation de «honteuse», surtout que «le personnel soignant est en contact direct avec le malade», a-t-il affirmé. «Même les médecins ont des lacunes en matière de vaccinologie qui n'est enseigné que pendant 40 minutes durant leur cursus de formation », a encore révélé le Pr Kamel Djenouhat, se montrant favorable au pass sanitaire plutôt que l'obligation de se faire vacciner pour les personnels de santé et même pour les autres secteurs comme l'éducation nationale, l'enseignement supérieur ou encore le commerce. Au sujet des faux pass sanitaires, l'immunologiste a expliqué que ce trafic « existe dans le monde entier, mais reste dans des proportions minimes par rapport à l'ensemble de la population couverte par la vaccination». Concernant le rebond constaté dans les cas de contaminations, le Pr Djenouhat a confirmé que la situation «est inquiétante puisque nous enregistrons jusqu'à près de 200 cas/jour, et il est à craindre que ce chiffre va aller en augmentant, surtout avec l'arrivée de l'hiver», a-t-il alerté. Au sujet du nouveau variant, le «Omicron», l'invité de la Radio l'a qualifié de «très préoccupant et d'une contagiosité très élevée parmi les jeunes sujets de 20 à 40 ans », a-t-il affirmé. Le Pr Djenouhat a fait état des mesures prises par les pouvoirs publics pour éviter l'arrivée de ce variant très dangereux en Algérie, « même si l'Afrique reste le continent le moins vacciné dans le monde », a-t-il souligné. Se disant favorable à la vaccination dès l'âge de 6 ans, Pr Djenouhat indique que «la campagne nationale de vaccination anti-Covid, même si elle n'a pas atteint l'objectif escompté, n'a pas pour autant échoué». Et de regretter que des médecins vaccinateurs «ne soient pas eux-mêmes vaccinés», a-t-il conclu. |
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