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Avant-hier,
les membres de l'AG de la FAF ont adopté à la majorité le retour à une Ligue 1
de 16 clubs. «Le nouveau système de compétition à partir de la saison 2022-2023
est devenu inévitable», selon Amara Charaf Eddine, le
président de la FAF. Par cette validation du nouveau système, les membres de
l'AG ont décidé ainsi d'annuler le système initié et ont, dans un sens, reconnu
que celui des 20 clubs qu'ils avaient eux-mêmes adopté sous l'ère de Zetchi Kheir Eddine n'est pas une
réussite, et qui a été qualifié de «suicidaire» à l'époque. En fait, on n'a pas
tenu compte des échéances de nos équipes nationales et des obligations des
clubs algériens engagés dans les différentes compétitions continentales. On se
demande alors sur quelle base l'a-t-on voté ? Et pour quels desseins ?
Pour l'histoire, ce sont les mêmes membres de l'AG qui ont opté pour le choix de l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, pour la construction de l'hôtel, avant qu'ils ne fassent volte-face pour annuler cette décision et adopter la démarche de la construction des Académies. En réalité, ces mêmes membres votent et annulent les systèmes de compétition pour préserver leurs intérêts et les privilèges qui en écoulent. Hier 20 clubs, aujourd'hui 16. Mais de qui se moque-ton ? Par cette adoption d'avant-hier, les membres de l'AG ont prouvé leur médiocrité et leur manque de vision d'avenir. Plus grave encore, ils se sont retournés et même ridiculisés sur la politique de développement du football. Certains ont même parlé de «trahison». Sinon, pourquoi a-t-on annulé ce qu'on avait adopté quelques mois auparavant ? Sont-ils conscients de leurs responsabilités et des lourdes conséquences que peut engendrer ce genre de décision ? La réponse se trouve chez les générations de footballeurs en déperdition et les mascarades dans nos différents championnats ainsi que leur gestion. On l'a déjà dit, et on ne le répètera jamais assez, l'embellie du football algérien à travers Djamel Belmadi ne va pas durer toute l'éternité. Et là, ce sera trop tard compte tenu de l'évolution du football mondial et la modernisation de ses structures. Car, «au milieu de gens médiocres, le talent n'est pas à sa place», a-t-on coutume de dire. Ceci dit, l'éclaircie du football algérien n'est pas pour demain tant qu'il est géré par une simple levée de mains. N'est pas dirigeant, ou responsable d'une structure ou même journaliste sportif qui veut. En quelques mots, tout est faux au sein du sport-roi algérien. La preuve, l'actuel président de la FAF reconnait la défaillance de l'ancien système. «Nous n'avons pas effectué un changement radical, mais il s'agit juste d'un retour à la normale avec une formule d'avant 2019 avec 16 clubs. Le système adopté en 2019 avec un championnat à 20 clubs s'est avéré un échec», a-t-il affirmé. Cela veut tout dire. Apparemment, ce nouveau système de compétition à 16 clubs est conçu pour mettre sur rails le projet d'une élite à 12 clubs, comme souhaité par le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderrazak Sebgag, avec le consentement du président de l'instance fédérale actuelle, d'où la création de la commission mixte MJS-FAF qui a été chargée de l'évaluation de la situation du professionnalisme. Elle sera appelée à trouver des solutions pour une nouvelle relance du football professionnel. Ceci est également pour respecter l'exigence de la CAF quant à la licence professionnelle qui devient une nécessité absolue pour éviter une éventuelle sanction de la part de la Confédération africaine. «La CAF a mis en place une réglementation sur l'octroi des licences aux clubs, très rigoureuse en matière de gestion, de gouvernance, de finances et d'infrastructures. Si un club n'a pas le droit d'avoir sa licence, c'est à la Fédération de le sanctionner. C'est à partir de cette donnée qu'on pourra fixer à l'avenir le nombre d'équipes qui vont composer l'élite professionnelle, qui pourra être réduit à 14, voire 12 clubs s'il le faut. Je ne peux pas octroyer une licence à un club qui ne remplit pas les conditions requises, la FAF sera intransigeante là-dessus sinon on risque des sanctions de la CAF, et les conséquences seront très lourdes», a-t-il averti. Autre point important, les vannes risquent d'être fermées pour les SSPA si l'on croit les dires du président de la FAF, Amara Charaf Eddine. «Le modèle économique dans notre football a prouvé ses limites et son inefficacité. Pour le football amateur, on a créé un fonds au niveau de la FAF, alimenté des subventions que la FAF devait recevoir de la part du MJS, il est destiné exclusivement pour le football amateur. Pour les clubs professionnels, il s'agit d'abord de sociétés par actions. Ce n'est pas normal qu'une SSPA compte sur l'apport d'une personne physique ou une institution pour lui octroyer une subvention. Celui qui n'est pas capable de payer un joueur n'est pas obligé de l'engager. Chacun doit gérer selon ses moyens». Cela s'avère comme une bonne démarche dans un premier temps pour essayer de mettre fin aux anciens réflexes qui ont détruit le football algérien. |
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