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La
pénurie de certains médicaments sur le marché national, plus de 200 produits,
selon certaines sources, revient au-devant de la scène et inquiète les
professionnels de santé. Pour le président de l'Association nationale des
pharmaciens algériens, le Dr Mouadh Tabainet, «le phénomène de rareté de certains types de
médicaments touche le monde entier et principalement lié aux sources
d'approvisionnement qui ont été affectées par la crise sanitaire induite par la
pandémie de Covid-19», a-t-il déclaré. Intervenant
sur les ondes de la Radio régionale de Sétif, le Dr Mouadh
Tabainet a néanmoins rassuré sur l'industrie
pharmaceutique nationale «qui couvre actuellement une bonne partie des besoins
nationaux mais reste tributaire des aléas liés aux sources d'approvisionnement
et de distribution». Le président de l'Association nationale des pharmaciens
algériens a expliqué que la liste des médicaments essentiels, «actuellement en
cours d'élaboration, devrait aboutir à une réorientation des objectifs de
l'industrie pharmaceutique en Algérie, afin d'arriver à une autosuffisance en
ces produits», a-t-il souligné.
Au sujet de la rupture de stocks de certains médicaments pour les patients cancéreux, le Dr Mouadh Tabainet l'a imputé à des «problèmes de gestion hospitalière, la mauvaise maîtrise des besoins et les problèmes de coordination sectorielle», ajoutant que «de nombreux traitements, utilisés dans celui de cette pathologie lourde, ont été retirés et remplacés par d'autres, une opération qui prendra du temps», a-t-il affirmé. Le même intervenant a également souligné que «les pharmacies hospitalières, malgré leur importance, sont oubliées et peu développées au vu de la nature du système de santé en Algérie, sans parler du segment des analyses médicales en proie à une désorganisation totale», a-t-il expliqué. Évoquant le dossier des agréments des nouveaux pharmaciens d'officine, le Dr Mouadh Tabainet a parlé de «crise» dont la cause sont «les anciens textes réglementaires dépassés par le temps ; nous sommes en train de mener une enquête de terrain sur ce dossier dont les résultats seront connus sou peu», a-t-il affirmé. Le même intervenant a également mis en cause la répartition géographique des pharmacies (numerus clausus), estimant qu'elle «doit aller au-delà de la notion de nombre de population, puisque cette règle ne peut pas s'appliquer à toutes les wilayas du pays», a-t-il argumenté. «Le pharmacien d'officine est l'une des pierres angulaires du système de santé qu'on doit impliquer pour trouver des solutions idoines à même de réhabiliter cette profession», a-t-il plaidé. Il a également souligné que «le pharmacien, à travers ses multiples fonctions, doit suivre l'évolution constante de la carte sanitaire et doit être considéré comme un moyen de créer des alternatives économiques que l'Etat algérien recherche pour développer l'industrie pharmaceutique», a-t-il indiqué, appelant à renforcer «la responsabilité du pharmacien et à l'accompagner sur le plan technique et organisationnel, et surtout l'aider à passer du statut de prestataire de service à celui d'entrepreneur créateur de richesses et d'emplois». «La seule et unique solution pour éviter une quatrième vague de Covid-19 est de revenir aux mesures préventives et à la vaccination», ajoutant que «plus de 1.200 pharmaciens sont associés à l'opération de vaccination au niveau national». Le président de l'Association nationale des pharmaciens algériens, a conclu son intervention en appelant à «mener une double campagne de vaccination contre la grippe saisonnière et le coronavirus.» |
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