
Face
à l'accroissement des conflits socioprofessionnels dans différents secteurs,
notamment dans les secteurs de l'Education et de la Santé, le Conseil national
économique, social et environnemental (CNESE) s'est engagé dans une démarche de
dialogue interactif «direct» avec des syndicats. Les membres de la Commission
du contentieux ou de conflit social ont ainsi reçu les représentants de l'Union
nationale des personnels professeurs d'enseignement et de la formation (Unpef) le 10 novembre dernier et ceux du Conseil national
autonome du personnel enseignent du secteur tertiaire de l'éducation (Cnapeste), un jour auparavant. Le but étant de comprendre
au mieux les préoccupations des différentes parties et la nature du conflit qui
les oppose à l'administration, voire les motifs des grèves et autres mouvements
de protestation. Dans un communiqué rendu public, l'Unpef
a applaudi cette démarche mais aussi l'installation de la ladite commission au
sein du CNESE, ce qui permettra, selon les rédacteurs du communiqué, et pour la
première fois d'ouvrir des ponts de communication et de dialogue avec les
syndicats autonomes. Et ce, «afin de transmettre les préoccupations
essentielles des travailleurs au plus haut niveau de la hiérarchie du pouvoir,
ce qui contribuera sans aucun doute à enrichir le dialogue et à apporter la
stabilité sociale», notent les rédacteurs du communiqué. Le Conseil national
économique, social et environnemental est pleinement dans ses missions
principales, en tant qu'institution consultative, de dialogue, de concertation
et de proposition. Touchant ainsi différents domaines de la vie des citoyens et
de la nation en général. Les membres de l'Unpef ont
affirmé à travers le communiqué que les membres de la commission du CNESE ont
eu toutes les informations et les précisions sur les revendications
essentielles des adhérents du syndicat mais aussi des autres fonctionnaires du
secteur. Et de préciser que le CNESE a convié le syndicat au dialogue, suite à
la décision qui a été prise par l'Unpef sur le recours
à la grève incessamment. Le syndicat a ainsi saisi l'occasion pour évoquer la
nécessité de revoir le code du travail qui protège les droits du travailleur et
valorise le travail et préserve les gains réalisés dans ce domaine. Ainsi que
la révision du droit de l'activité syndicale conformément à la nouvelle
réalité, en particulier dans le domaine de la représentation syndicale, de la
négociation collective et de la création de confédérations similaires à la CSA.
En précisant que cette dernière attend toujours son enregistrement et ce,
depuis des années. Le syndicat a également appelé à la promotion des libertés
syndicales, en particulier sur le sujet du droit de grève, de rassemblement et
de manifestation avec la protection des droits des syndicalistes. L'Unpef a également réitéré devant les membres du CNESE, les
revendications essentielles, entre autres, la réforme du système éducatif en
révisant les programmes et les manuels scolaires et le droit à la retraite sans
condition d'âge, notamment.
L'Unpef a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un
observatoire national du pouvoir d'achat, et la révision à la hausse de la
grille des salaires. Contacté par nos soins, Messaoud Boudiba,
porte-parole du Cnapeste, a affirmé que son syndicat
a répondu favorablement à l'invitation du CNESE. «On a été reçu le 9 novembre
dernier, ceci dit qu'on est un syndicat ouvert au dialogue », dit-il. Et de
préciser que les membres de la commission du CNESE ont ainsi demandé des
précisions sur les revendications notamment sociales du syndicat, mais aussi
sur la nature du conflit et sur les problèmes rencontrés dans le secteur. Il
conclut en affirmant qu'«on a été déjà convié à des rencontres de dialogue avec
notre tutelle, on a été aussi convié à une réunion de dialogue avec une
instance consultative qui est le CNESE, espérons qu'on arrivera à des solutions
concrètes qui répondent aux espérances de nos adhérents et des fonctionnaires
du secteur». Pour rappel, le Cnapeste est pour le
maintien de son mouvement de grève cyclique, deux jours par semaine.