«La relance économique est
aujourd'hui une urgence, ce n'est plus un choix mais une obligation pour nous
tous qui devons contribuer au renouveau économique dans le pays», a indiqué,
hier mardi, Sami Agli, président de la Confédération
algérienne du patronat citoyen (CAPC). S'exprimant sur les ondes de la chaîne 3
de la Radio nationale, Sami Agli a estimé que «le
monde entier est en train de changer après la pandémie de Covid-19, et beaucoup
de pays ont adopté leur propre stratégie pour sortir la tête de l'eau», a-t-il expliqué. «Notre responsabilité à tous, aujourd'hui,
est d'avoir une économie fonctionnelle avec des textes réalistes, puisqu'il
faut bien le dire, si le discours politique au plus haut niveau de l'Etat est
encourageant, la mécanique en bas n'est pas en phase avec les effets
d'annonce», a déploré le président de la CAPC. «Les chefs d'entreprises en
Algérie vivent une crise depuis trois années qui les a affaiblis, d'où
l'urgence absolue d'adopter les nouveaux textes, le nouveau code des
investissements en particulier pour se mettre au diapason des standards
internationaux et amarrer notre économie à ce qui se fait de mieux dans le
monde», a encore insisté Sami Agli. «Le plus
important, c'est de ne pas faire la même erreur que le code des investissements
de 2016 dont les textes d'application ne sont pas sortis à ce jour», a
également indiqué l'invité de la Radio, insistant sur le fait que le nouveau
code des investissements, en voie de promulgation, «doit garantir une stabilité
juridique et réglementaire pendant au moins 10 ans», a-t-il
souligné. «L'autre objectif est d'arriver à une mise en adéquation des textes
de loi avec la réalité que vit le chef d'entreprise, et ne plus sortir des
textes en total déphasage avec la réalité du monde économique dans notre pays»,
a encore martelé le président de la CAPC, qui a regretté qu'«aucune
organisation patronale n'ait été invité à une réunion lors de l'élaboration du
nouveau code des investissements, je trouve cela malheureux», a-t-il dit. Au sujet du foncier industriel, Sami Agli a estimé que «le temps était l'allié mais aussi le
pire ennemi du chef d'entreprise», ajoutant que la création de l'Agence
nationale du foncier industriel (ANFI) avec ses démembrements régionaux était
une bonne chose. Le président de la CAPC est également revenu sur la
cartographie des potentialités économiques région par région, «qui doit être le
grand chantier des pouvoirs publics, puisque cela permet de savoir qui fait
quoi, comment, quand et où», a-t-il affirmé. Se
montrant rétif à l'Accord d'association avec l'Union européenne appelant à sa
révision, le chef du patronat a estimé que les relations économiques avec les
pays de l'UE ont toujours été au désavantage de l'Algérie.
Se montrant défavorable à
un éventuel retrait de l'Algérie de l'Accord d'association avec l'UE, Sami Agli a néanmoins appelé à «accélérer le processus
d'adhésion à l'OMC qui regroupe 98% de l'économie mondiale», a-t-il affirmé. «Il faut que la loi change de manière urgente
dans le sens d'encourager les exportations, parce que l'écosystème régissant
l'investissement impactera directement le niveau de nos exportations, y compris
en ce qui concerne l'externalisation de nos banques qui doivent très vite
disposer de relais à l'étranger, et pourquoi pas racheter des banques en
Afrique, une opération économiquement rentable», a-t-il
plaidé. «Il est grand temps d'abandonner les subventions massives qui plombent
l'économie nationale, pour aller vers la libération des salaires et un soutien
direct des catégories fragiles de la société», a-t-il
conclu.