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Les produits de la finance islamique
tentent depuis plus d'une année de leur lancement sur le marché financier de
gagner du terrain dans notre pays. Les premiers résultats ne sont pas très
importants mais ils sont tout de même encourageants.
Le professeur Mohamed Boudjellal, membre du Haut conseil islamique (HCI) et expert en finance islamique a affirmé que les fenêtres de la finance islamique ouvertes dans le secteur public depuis plus d'une année, sont parvenues à collecter 2000 milliards de centimes. Ce n'est pas un grand exploit mais c'est un bon début pour assurer l'inclusion financière prônée et drainer l'argent de l'informel dans le circuit bancaire. Intervenant hier, lors d'une rencontre organisée par l'Institut supérieur d'assurance et de gestion (INSAG) sur l'inclusion financière et l'assurance Takaful, tenue au CIC à Alger, le Pr Boudjellal a ouvert une parenthèse pour affirmer que la migration des capitaux en dehors du circuit bancaire n'est pas relative seulement aux problèmes culturels ou religieux. Mais elle motivée parfois par un manque de confiance et parfois pour des problèmes de fiscalité et d'autres. Il a tenu à préciser qu'un projet est en cours d'élaboration avec le ministère des Finances pour la mise en place d'un comité interprofessionnel qui regroupera tous les acteurs du domaine. Un cadre d'interaction qui facilitera la communication entre les acteurs de la finance islamique et les autorités et décideurs. Ce qui donnera la possibilité aux différents intervenants de formuler des propositions afin de remédier à certaines lacunes dans le système et permettre à la finance islamique de se développer sur une bonne base. Et d'affirmer «on a tant besoin d'une entité ou d'une institution d'accompagnement qui soutient les acteurs de la finance islamique en les regroupant déjà». Et de citer les banques, les compagnies d'assurance et tous les acteurs du marché financier, les fonds d'investissement, El Wakf et la Zakat. Le Pr Boudjellal a affirmé que la Commission nationale de la charia chargée d'élaborer des fatwas pour la finance islamique a été déjà installée, en attendant la finalisation du projet relatif à la mise en place d'une entité interprofessionnelle qui traitera exclusivement des questions techniques et professionnelles de la finance islamique. Pour sa part, Amina Athamnia, chef de service de la finance islamique à la BNA a affirmé que pour une première évaluation « je qualifie les résultats de la finance islamique de positifs ». Et de rappeler que la BNA a été la première banque publique à avoir lancé la finance islamique en offrant à ses clients et l'ensemble des citoyens algériens des produits conformes à la charia à travers 64 guichets installés au niveau de ses agences sur 52 wilayas du pays. Et de noter l'ouverture en septembre dernier d'une agence à Hussein Dey, la première dédiée exclusivement aux services de la finance islamique. Elle affirme que depuis le lancement de la première fenêtre de finance islamique à la BNA le 04 août 2021, un grand engouement de la part des citoyens qui attendaient ce genre de produit a été constaté. Et de souligner que la BNA reçoit tous les jours des demandes pour l'ouverture de compte bancaire et dépôt d'argent, ainsi que le changement de compte bancaire classique à un compte bancaire de finance islamique. Elle a ajouté que la BNA a pu collecter quelques milliards de dinars, en précisant que 80% de l'argent collecté provient en fait de la sphère informelle, c'est-à-dire de l'argent qui circulait en dehors du circuit bancaire. Et d'affirmer que plus de 12 000 comptes bancaires islamiques ont été ouverts à la Banque BNA jusqu'aujourd'hui. |
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