|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La
problématique du poids du cartable scolaire pèse encore lourdement sur le dos
des jeunes apprenants. Et, les solutions restent lentes et désordonnées malgré
les alertes émises depuis quelques années par les spécialistes quant aux
dangers que constitue ce fatigant cartable sur la santé des enfants, des
douleurs ressenties au niveau du cou et la scoliose notamment.
Qu'est-ce qui cloche dans ce dossier qui singularise le débat à chaque début d'année, qui focalise les attentions au détriment d'autres poids sous lesquels ploie l'école algérienne, et prend à défaut la communauté éducative et les parents d'élèves ? Des pas sont, certes, engagés pour alléger le cartable, à l'enseigne de ces écoles pilotes équipées en moyens technologiques, mais l'effort reste très timide par rapport au grand défi de la généralisation de l'école numérique, qui nécessite également, en sus de l'aspect matériel, de mettre en place des bases solides pour le lancement du système numérique éducatif. Pour le moment, on en est à discuter du support technique et logistique, lui-même au stade de balbutiements, alors que le développement du numérique dans l'éducation, si on veut y aller sérieusement, exige la mise en œuvre d'autres priorités, comme la formation initiale et continue des enseignants pour leur donner l'aptitude de la maîtrise technique des outils numériques et, surtout, sur le plan de leur exploitation pédagogique, ainsi que la transmission du savoir numérique aux élèves à travers son intégration dans le cursus primaire. En somme, tout un accompagnement pédagogique et des initiatives des autorités publiques à travers le financement des opérations visant à atteindre cet objectif de l'école numérique, qui restent à penser en parfaite harmonie entre toutes les parties concernées de près ou de loin par ce projet. Pour le moment, tout semble coincer au stade « pilote ». On se retrouve, ainsi, devant une situation à gérer dans la précipitation, en vue d'appliquer « des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant sur l'impératif de trouver des solutions définitives au problème de surcharge du cartable scolaire ». Le ministre de l'Education nationale va dans ce sens constituer une commission ministérielle pour régler le problème, en ciblant la révision des programmes scolaires et préconisant d'autres mesures, ainsi que des appels lancés aux enseignants à suivre l'emploi du temps arrêté et aux parents pour aider leurs progénitures dans le rangement du cartables scolaire. On envisage dans ce contexte la division du livre scolaire en fonction des trimestres, pour partager son poids en trois, mais pourquoi ne pas songer, tant qu'on y est, à la numérisation du livre scolaire, pourtant inéluctable si on veut aller vers la généralisation de l'utilisation des tablettes et l'école numérique ? Il s'agit là de pistes qui peuvent prendre du temps pour les concrétiser sur le terrain, alors que l'on s'attend à des solutions rapides pour alléger demain le poids du cartable. Est-ce possible, ou s'en tiendra-t-on aux effets d'annonce ? Le ministère de l'Education n'a pas montré toute la stratégie qu'il compte mettre en œuvre sur ce plan, laissant entendre que «d'autres mesures seront dévoilées au moment opportun et devront contribuer grandement à la résolution de ce problème». Sera-t-on agréablement surpris dans les prochains jours ? |
|