|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Avec le lancement de la campagne agricole 2021-2022
et l'arrivée de la période des semis de l'automne, les agriculteurs des
communes d'Ain Youcef, Remchi, Bensekrane,
Sidi Abdelli, Ain Nehala, Fehoul et Hennaya, craignent le pire
: subir à nouveau les dégâts des pigeons ramiers, qui s'attaquent aux graines
des parcelles semées en céréales, fèves, petits pois, haricots par les
agriculteurs et même aux collets (base des plants) des champs de laitue. Ces
volatiles qui se sont multipliés ces dernières années dans les champs de ces
communes à vocation agricole causent des dégâts et des pertes de revenus
considérables pour les agriculteurs. «Contrairement aux gardes bœufs ou hérons
qui suivent nos tracteurs pour manger des vers de labour, ces volatiles
nuisibles sont très nombreux dans les parages.
Ils s'attaquent aux racines des laitues et se nourrissent des tiges de ces salades. Récemment, une parcelle de mon voisin a été totalement détruite par ces pigeons ramiers. Sur une autre parcelle où poussaient des fèves, les volatiles ont affecté la moitié de la récolte. Ces pigeons ramiers sont de véritables destructeurs, je n'avais jamais vu cela auparavant ! Le phénomène s'amplifie d'année en année en raison des lâchers effectués ces dernières années dans la wilaya et aussi le réchauffement climatique sévissant dans la région qui pousse ces pigeons à envahir les parcelles ensemencées ou plantées », indiquent plusieurs agriculteurs de ces communes. A Hennaya, ce pigeon ramier a trouvé un cadre de vie idéal dans la plaine de M'kacem, située au nord de la ville. « Des dizaines de couples de pigeons ramiers nichent dans la plaine de M'kacem, plaçant la plaine parmi les territoires agricoles les plus densément peuplés. Ces volatiles dorment la nuit dans les cyprès et arbres et la journée ils volent vers nos champs pour se nourrir. Dans certains endroits, ils sont en grand nombre sur les lignes électriques aériennes et causent des dommages aux champs. Parfois, nous passons toute la journée à les surveiller et à les chasser à coups de cris», souligne pour sa part un agriculteur de la plaine de M'kacem, qui compte des dizaines de champs de légumineuses, de céréales, d'agrumes et d'oliviers. Mais, si ce phénomène croissant de volatiles inquiète les agriculteurs, de nombreux jeunes et adolescents s'adonnent quant à eux à la chasse de ces oiseaux. Il faut dire que la chasse de ces pigeons ramiers est à la fois passionnante et compliquée pour ces nombreux jeunes qui y trouvent un vrai passe-temps. « Les pigeons ramiers ont vraiment grossi et ça nous donne beaucoup d'envie pour les chasser avec nos tire-boulettes. On les chasse souvent en fin d'après-midi lorsqu'ils volent vers les cyprès pour passer la nuit et des fois lorsqu'ils se placent sur les lignes aériennes d'électricité en se plaçant près des arbres où ils aiment se reposer. Souvent on abat trois à cinq gros volatiles par jour. Parfois, les pigeons sont tirés en vol surtout pendant la période de la fin de l'été, c'est la meilleure saison de chasse au pigeon ramier. Mais, il nous arrive parfois de ne rien chasser car ces volatiles voient tout, de très loin, et il peut être difficile de les abattre avec nos frondes si l'on n'est pas correctement caché», affirme le jeune Moulay, qui manie avec habileté cette arme de chasse traditionnelle pour les oiseaux. Pour l'histoire, il faut rappeler que sur le plan des émissions philatéliques, Algérie Poste avait consacré en 2005 un timbre au pigeon ramier (Columba palumbus). |
|