Une certaine pression sur l'insuline rapide ressentie au
niveau des officines pharmaceutiques a enflé les palabres et provoqué des
inquiétudes chez les malades du diabète. Et, l'intervention assez rapide du
ministère de l'Industrie pharmaceutique dans le débat, à travers un communiqué
rendu public mardi, si elle est rassurante par la force de l'argument des
chiffres, ne donne pas des réponses claires à propos de cette perturbation de
l'approvisionnement du marché. On peut juste déduire, à partir des termes du
communiqué, qui appellent «au sens de la responsabilité éthique de l'ensemble
des intervenants dans le circuit des médicaments, en particulier des insulines»,
que ce médicament fait l'objet de spéculation, explicitement condamnée par le
communiqué en question, tout autant que «la désinformation et la manipulation
du marché pharmaceutique». Même si on n'en parle plus beaucoup, ou plus du
tout, après les vagues que cela a suscitées, il y a quelques mois dans les
milieux professionnels, la perturbation touche encore plusieurs médicaments.
Pas toujours à cause d'une indisponibilité justifiée. Comme
c'est le cas de l'insuline ?NovoRapide', indiqué dans
le traitement du diabète de l'adulte, de l'adolescent et de l'enfant à partir
d'un an, et dont la quantité annuelle importée de 1.286.317 unités, en sus
d'une quantité supplémentaire de 300.000 boîtes mise sur le marché, au mois de
septembre dernier, ainsi qu'une autre quantité de 200.000 boîtes qui sera
réceptionnée dans les prochaines semaines, permettront, selon le communiqué, de
continuer à «répondre largement aux besoins du marché national en insulines
rapides».
Elle est due à quoi cette pression, alors, si ce n'est
l'œuvre de parties malsaines qui font fi de la responsabilité éthique ?
Peut-être que ces parties anticipent sur une pénurie, bien réelle celle-là, qui
arrive inévitablement, en France en premier lieu, et qui va toucher l'insuline
?NovoRapide', en dissimulant tous les lots qui
existent dans les stocks. En effet, l'entreprise pharmaceutique Novo Nordisk a annoncé, dans un communiqué daté du 5 octobre,
une rupture de stock de l'insuline ?NovoRapid PumpCart', solution injectable en cartouche (insuline asparte), à compter du 7 octobre 2021. Selon le même
communiqué, cette rupture qui affecte la livraison de ce produit en France, à
compter du 7 octobre 2021, n'est pas la conséquence d'un problème de sécurité
ou de qualité du produit, mais plutôt de difficultés de production. La date de
remise à disposition est prévue pour mi-novembre 2021, indique la même source.
Cette rupture de stock de l'insuline rapide en France aura-t-elle des
répercussions également sur l'Algérie ? En tout cas, l'entreprise Novo Nordisk aurait pu recourir à l'approvisionnement du marché
avec le même produit fabriqué dans d'autres pays, mais elle ne l'a pas fait,
présentant dans ce sens trois options de remplacement pour les patients. Est-ce
à dire que la rupture de stock du ?NovoRapid' va se
ressentir un peu partout dans le monde ? Pas dans l'immédiat, certes, mais il y
a quand même matière à se préoccuper, et anticiper des solutions pour pallier
au problème, au cas où.