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Eliminatoires Mondial-2022 : Niger-Algérie, aujourd'hui à 17h00: La victoire comme seule alternative

par Adjal Lahouari

Incontestablement, le match retour cet après-midi à Niamey revêt une importance capitale. Car tout porte à croire que pour les Nigériens, il s'agit plus d'une question d'orgueil que de classement, étant distancés par les deux co-leaders, l'Algérie et le Burkina Faso. Un sentiment de revanche animera donc les hommes de Cavalli qui, se basant sur leur première mi-temps au stade Mustapha Tchaker, pensent qu'ils peuvent faire déjouer les champions d'Afrique. Il est vrai que les circonstances seront tout autres que celles de Blida. En effet, les joueurs nigériens seront encouragés par leurs supporters dont la présence a été autorisée par les autorités de ce pays. La température, dit-on, avoisinera les 40 degrés, tandis que les poulains du coach français ont des repères sur leur terrain habituel. Djamel Belmadi a évoqué ces paramètres sans trop s'attarder, car il a désormais une solide expérience à propos de ces matches difficiles à négocier. Le nul imposé par le Burkina Faso à Marrakech et la première période des Nigériens ont été analysés par Belmadi. Il en résulte que ses joueurs doivent se montrer plus réguliers et patients jusqu'à ce qu'ils trouvent la faille dans leurs défenses. «On y va avec beaucoup de sérieux et beaucoup d'ambition aussi», a-t-il indiqué, en parlant de cette sortie assez périlleuse, il faut le reconnaître. C'est que plusieurs cadres ont connu des blessures mal venues, et grande fut notre surprise de voir Feghouli et Slimani participer au match de Blida alors qu'ils étaient annoncés forfait. Connaissant désormais les mœurs du football africain, le sélectionneur algérien a appris à cacher ses intentions, que ce soit dans la composition de l'équipe que dans la tactique à adopter, refusant de fournir le moindre indice à ses adversaires. Sollicité par nos confrères, il a répliqué : «Je ne peux parler de tactique. Ça fait trois ans que c'est comme ça. Désolé !». C'est de bonne guerre, surtout en ce moment où tout le monde veut battre cette équipe algérienne dominante depuis trois années pleines. Même s'ils ne disent pas, les Verts ont la ferme conviction d'améliorer leur ratio de victoires, actuellement à hauteur de 69,7%. Le classement, bien sûr, est dans un coin de leurs têtes, sachant que le rival principal, le Burkina Faso, va certainement faire (encore) le plein face à la plus faible formation du groupe, Djibouti. Il s'agit donc d'assurer avant d'aller affronter ce même Djibouti et de recevoir le Burkina Faso, la véritable «finale» entre ces deux favoris. Heureusement, dans ce choc, les Fennecs ne sont pas contraints de faire le jeu, cette obligation incombant aux locaux. Pour eux, il s'agit d'exploiter plutôt les espaces dans le camp local puisque les Nigériens vont certainement attaquer. Ce qui est rassurant, c'est le retour dans l'axe du «roc» Benlamri, alors que les latéraux surtout Atal (à l'origine d'un des deux buts de Slimani) ne doivent pas aller à l'aventure et laisser le champ libre aux attaquants adverses, dont la vitesse de course a été visible à Blida. Le forfait confirmé de Bensebaïni fait le bonheur de Farès, auteur d'une bonne prestation vendredi passé. Dans ce contexte assez spécial et l'importance du résultat, le rôle du milieu sera prépondérant et doit constituer une «digue» devant la défense. En attaque, si la présence de Mahrez ne se discute pas, celle de Belaïli (excellent à Blida) dépendra du schéma tactique choisi par Belmadi. Souvent utilisé à gauche, Belaïli pourrait être précieux par sa technique, derrière Bounedjah. Dans ce cas, on s'attend à voir un milieu composé par le quatuor : Zerrouki-Bennacer-Feghouli-Belaïli. En outre, Belmadi a un autre atout dans sa manche avec le dynamique Amoura, qui pourrait être lancé en seconde période et inquiéter la défense adverse par sa vélocité et son jeu axé vers la profondeur. Benrahma, s'il entre lui aussi en seconde période, sera utile pour conserver le ballon et tempérer les ardeurs nigériennes. Et puis, tous les Algériens misent sur un ou deux coups de génie de Riyad Mahrez, à l'image des grands joueurs de la planète. «J'essaie d'apporter ce que je peux à l'équipe. J'ai plus d'expérience. Donc, je sais mieux gérer les temps forts. Mais je ne suis pas le seul, c'est le cas pour Slimani, Belaïli et même Benrahma. Le match à Niamey sera difficile. Il faudra se battre et aller gagner là-bas et éviter un faux pas comme ce fut le cas face au Burkina Faso». Le discours du capitaine est de nature à rassurer ses coéquipiers qui, encore une fois, doivent justifier leur réputation de «Guerriers du désert». Car, face à un adversaire à sa portée, l'équipe algérienne doit réapprendre à gagner à l'extérieur et prouver que son statut actuel n'est pas usurpé.