Incontestablement,
le match retour cet après-midi à Niamey revêt une importance capitale. Car tout
porte à croire que pour les Nigériens, il s'agit plus d'une question d'orgueil
que de classement, étant distancés par les deux co-leaders,
l'Algérie et le Burkina Faso. Un sentiment de revanche animera donc les hommes
de Cavalli qui, se basant sur leur première mi-temps au stade Mustapha Tchaker, pensent qu'ils peuvent faire déjouer les champions
d'Afrique. Il est vrai que les circonstances seront tout autres que celles de
Blida. En effet, les joueurs nigériens seront encouragés par leurs supporters
dont la présence a été autorisée par les autorités de ce pays. La température,
dit-on, avoisinera les 40 degrés, tandis que les poulains du coach français ont
des repères sur leur terrain habituel. Djamel Belmadi
a évoqué ces paramètres sans trop s'attarder, car il a désormais une solide
expérience à propos de ces matches difficiles à négocier. Le nul imposé par le
Burkina Faso à Marrakech et la première période des Nigériens ont été analysés
par Belmadi. Il en résulte que ses joueurs doivent se
montrer plus réguliers et patients jusqu'à ce qu'ils trouvent la faille dans
leurs défenses. «On y va avec beaucoup de sérieux et beaucoup d'ambition
aussi», a-t-il indiqué, en parlant de cette sortie
assez périlleuse, il faut le reconnaître. C'est que plusieurs cadres ont connu
des blessures mal venues, et grande fut notre surprise de voir Feghouli et Slimani participer au
match de Blida alors qu'ils étaient annoncés forfait. Connaissant désormais les
mœurs du football africain, le sélectionneur algérien a appris à cacher ses
intentions, que ce soit dans la composition de l'équipe que dans la tactique à
adopter, refusant de fournir le moindre indice à ses adversaires. Sollicité par
nos confrères, il a répliqué : «Je ne peux parler de tactique. Ça fait trois
ans que c'est comme ça. Désolé !». C'est de bonne guerre, surtout en ce moment
où tout le monde veut battre cette équipe algérienne dominante depuis trois
années pleines. Même s'ils ne disent pas, les Verts ont la ferme conviction d'améliorer
leur ratio de victoires, actuellement à hauteur de 69,7%. Le classement, bien
sûr, est dans un coin de leurs têtes, sachant que le rival principal, le
Burkina Faso, va certainement faire (encore) le plein face à la plus faible
formation du groupe, Djibouti. Il s'agit donc d'assurer avant d'aller affronter
ce même Djibouti et de recevoir le Burkina Faso, la véritable «finale» entre
ces deux favoris. Heureusement, dans ce choc, les Fennecs ne sont pas
contraints de faire le jeu, cette obligation incombant aux locaux. Pour eux, il
s'agit d'exploiter plutôt les espaces dans le camp local puisque les Nigériens
vont certainement attaquer. Ce qui est rassurant, c'est le retour dans l'axe du
«roc» Benlamri, alors que les latéraux surtout Atal
(à l'origine d'un des deux buts de Slimani) ne
doivent pas aller à l'aventure et laisser le champ libre aux attaquants
adverses, dont la vitesse de course a été visible à Blida. Le forfait confirmé
de Bensebaïni fait le bonheur de Farès,
auteur d'une bonne prestation vendredi passé. Dans ce contexte assez spécial et
l'importance du résultat, le rôle du milieu sera prépondérant et doit
constituer une «digue» devant la défense. En attaque, si la présence de Mahrez ne se discute pas, celle de Belaïli
(excellent à Blida) dépendra du schéma tactique choisi par Belmadi.
Souvent utilisé à gauche, Belaïli pourrait être
précieux par sa technique, derrière Bounedjah. Dans
ce cas, on s'attend à voir un milieu composé par le quatuor : Zerrouki-Bennacer-Feghouli-Belaïli. En
outre, Belmadi a un autre atout dans sa manche avec
le dynamique Amoura, qui pourrait être lancé en seconde période et inquiéter la
défense adverse par sa vélocité et son jeu axé vers la profondeur. Benrahma, s'il entre lui aussi en seconde période, sera
utile pour conserver le ballon et tempérer les ardeurs nigériennes. Et puis,
tous les Algériens misent sur un ou deux coups de génie de Riyad Mahrez, à l'image des grands joueurs de la planète.
«J'essaie d'apporter ce que je peux à l'équipe. J'ai plus d'expérience. Donc,
je sais mieux gérer les temps forts. Mais je ne suis pas le seul, c'est le cas
pour Slimani, Belaïli et
même Benrahma. Le match à Niamey sera difficile. Il
faudra se battre et aller gagner là-bas et éviter un faux pas comme ce fut le
cas face au Burkina Faso». Le discours du capitaine est de nature à rassurer
ses coéquipiers qui, encore une fois, doivent justifier leur réputation de
«Guerriers du désert». Car, face à un adversaire à sa portée, l'équipe
algérienne doit réapprendre à gagner à l'extérieur et prouver que son statut
actuel n'est pas usurpé.