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Une exclusion en sursis !?

par Abdelkrim Zerzouri

Une rentrée dans la rentrée se dégage dans un climat d'anxiété plus marqué pour les parents avec l'annonce d'un retour «conditionné» sur les bancs des classes d'une partie des élèves exclus, dans la probabilité d'un réexamen positif de leur cas.

Les élèves concernés font partie du lot qui a raté les examens du bac et du BEM, et qui souhaitent pratiquement tous repasser ces examens en tant que « scolarisés » et non en tant que « candidat libre ». Il faut s'attendre, donc, à une énorme pression sur les établissements scolaires. Une circulaire du ministère de l'Education cerne la question à travers plusieurs conditions que doit remplir l'élève pour prétendre à un retour sur les bancs des classes, à savoir l'acceptation des demandes de refaire l'année scolaire, et d'autres exigences, comme le fait que l'élève n'ait pas refait l'année durant le cycle en question à l'exception de l'année de fin de cycle et sa disposition à étudier et réussir, son assiduité tout au long de l'année scolaire, la bonne discipline envers les enseignants et le personnel éducatif et administratif, ainsi que la capacité de l'établissement scolaire et la disponibilité des sièges pédagogiques.

Toutes ces questions doivent trouver réponses à l'issue de réunions «exceptionnelles» des conseils des classes, qui se tiendront le 11 octobre pour l'examen de ces demandes, alors que l'annonce des décisions est prévue pour le 13 du même mois, selon la circulaire ministérielle. Le plus grand obstacle qui se dresse devant les élèves exclus et qui souhaitent une réadmission dans leurs établissements scolaires, reste leur capacité d'accueil, qui n'est jamais assez forte pour ouvrir ses portes à tous les demandeurs. Cette problématique de la surcharge des classes, le ministère de l'Education y a pensé, soulignant dans sa circulaire que le directeur de l'établissement procédera à l'installation d'une commission chargée de l'examen des demandes rejetées, qui se réunira le 18 octobre à l'effet de permettre aux élèves de refaire l'année dans d'autres établissements proches de leurs domiciles et où la capacité d'accueil le permet, bien sûr.

Visiblement, le ministère veut absorber le plus grand nombre possible des élèves exclus. Mais, ne pouvait-on pas accomplir ce travail avant la rentrée scolaire, soit au moment même des délibérations des conseils de classe à la fin de l'année scolaire passée, et éviter cette exclusion en sursis décidée en bloc, sans distinction d'aucun critère, tous les élèves qui ont échoué à l'examen de fin d'année ? Il y a un certain nombre d'élèves qui répondent au mieux aux conditions indiquées, qui n'ont jamais refait une classe durant leur parcours scolaire, connus pour être disciplinés et studieux, prétendant ou en droit, à ce titre, à être portés, lors du dernier conseil des classes de l'année scolaire, sur les listes de réadmission dans leurs établissements ou un autre proche de leur domicile. Un tel travail, n'aurait-il pas atténué la pression sur les établissements scolaires dans ces premiers jours de la rentrée, naturellement marqués par une forte intensité de travail administratif et pédagogique ?