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« Le
CNESE est une institution consultative, à ne pas confondre avec le médiateur de
la République ou le conseil de la concurrence qui ont le rôle de puissance
publique et qui peuvent même saisir la justice, nous, on n'a pas ce rôle ».
Cette précision a été soulignée, hier, par le président du CNESE lors de la conférence de presse qu'il a animée à Eshra en marge de la plénière de l'assemblée générale dont le statut de ses membres, de ceux de ses commissions, de leurs présidents respectifs, du bureau ainsi que le règlement intérieur venaient d'être validés. Le Conseil vient notamment de se doter pour la première fois de son existence, d'un vice-président élu en la personne de Hasna Amina Messaid, sociologue, enseignante universitaire, chercheuse au Cread, ex DG de l'école de management, sœur de Mohamed El Amine Messaid, secrétaire général à la présidence de la république. Tout en notant que «nous sommes le conseiller du gouvernement pour une pensée latérale», Redha Tir a souligné le caractère consultatif du CNESE pour affirmer «mais ni le président de la république ni le gouvernement ne sont obligés de ternir compte de nos recommandations(...) ». Ce qui ne semble pas le décourager puisqu'il a expliqué que « le CNESE est un think-thank qui travaille sur des thématiques principales(...), c'est un travail scientifique, on élabore des rapports, on fait des recommandations(...) ». Interrogé sur les missions de l'assemblée générale du CNESE, il répond « elle va apporter de l'adhésion aux politiques publiques et leur évaluation, elle va apporter beaucoup de choses pour la résolution des conflits sociaux, grèves et autres dans n'importe quel secteur ». C'est pour lui « un milieu idéal pour exercer le dialogue social, entre public et privé, encourager les financements mixtes, réduire cet appétit aux banques(...) ». Il avoue que « l'emprunt obligataire, la bourse, la finance islamique(...) existent dans les lois mais le gouvernement n'arrive pas à activer ces outils, faute de confiance ». « Des compagnies aériennes privées vont être créées » Le président du CNESE considère que « l'informel est une question qui préoccupe le CNESE, notre travail est amorcé déjà depuis un certain nombre de mois, selon les statistiques, la masse de l'informel est évaluée à environ 90 milliards de dollars soit 10 000 milliards de dinars, on l'a de plusieurs sources, ». Il interroge « qu'est-ce qui nous empêche de créer des banques, une multitude d'outils grand public pour capitaliser l'argent qui circule ? ». Il a souligné à ce sujet « nous avons un modèle de calcul sophistiqué qui est déjà amorcé sur les flux et les stocks, l'argent n'est pas thésaurisé, la masse échappe à toute cotisation et compensation ». Il fait savoir que «nous avons un projet avec une expertise internationale, avec l'aide d'un pays ami, avec la collaboration du ministère des finances et la banque d'Algérie, sur la politique monétaire fiscale prêt à 70%, c'est un travail de calcul scientifique, il sera terminé en 2022 ». En répondant à une question sur la médiation, Tir a annoncé que « des requêtes d'opérateurs économiques qui connaissent des difficultés sont traitées par nos 5 divisions, une vingtaine de cas a été étudiée et remise au gouvernement(...) ». Dans moins d'un mois, a-t-il affirmé «nous allons conclure avec le ministère des transports les textes de mobilisation de capitaux privés pour des transports utiles, qui permettent l'ouverture du capital des transports aériens, et des privés algériens vont créer des compagnies aériennes totalement détenues par des capitaux privé ». Il rappelle que «le CNESE donne au gouvernement son avis sur les lois pour remplacer les textes toxiques, s'il y a des dispositifs qui ne sont pas bons, on apporte des solutions nocives mais pourvoyeuses de valeurs ajoutées ». Il fait savoir que chaque 6 mois, on remet un rapport d'évaluation au président de la république, deux ont déjà été remis au gouvernement en décembre dernier sur les mesures rapides à mettre en place, un autre le sera en décembre prochain sur l'évaluation des activités du gouvernement ». Au de la de la saisine du CNESE par le président de la république et le gouvernement « qui ne sont pas rendues publiques », il affirme que « la saisine citoyenne est possible, le CNESE, c'est la 3ème chambre de la république, sa saisine est ouverte à travers la société civile ».Toutefois, «il faut 10 000 à 20 000 signatures de citoyens pour qu'on soit saisi », dit-il. Il note cependant qu' « il y a pour cela une plateforme numérique sur le site du CNESE, celle pour les opérateurs économiques, et une 3ème pour les entreprises intéressées par des échanges avec l'Afrique(...), plateformes qui sont fonctionnelles depuis une année ». « Le carré magique » du CNESE Les urgences du Conseil ? « Tous les dossiers sont ouverts, en premier la politique de l'investissement (...), nous avons 63 hautes fonctions chargées de préparer des études, avec les cadres intermédiaires, tous doivent participer dans la production scientifique(...), on ne transpose pas des modèles d'ailleurs ». Il explique que «tous les membres de l'AG viennent des 58 wilayas, ils apportent des solutions de la réalité du terrain ». Les travaux urgents pour lui sont « ceux structurants de l'économie nationale, le problème de sa diversification, celle des activités productives, nous sommes ici pour aider le gouvernement et chercher la valeur ajoutée là où elle réside ». Il indique que «nous avons résumé les 54 engagements du président de la république en un carré magique(...), redonner au travail sa place, le travail est une participation citoyenne, il faut réhabiliter l'entreprise, consacrer une logique d'investissement à tous les niveaux, chez les ménages, les citoyens, il faut une reconfiguration du rôle social de l'argent, une nouvelle conception dans la société de sa valeur économique, sociale et culturelle ». Parce qu'a-t-il dit « il y a gaspillage, parce qu'il y avait la rente, il faut une utilisation rationnelle des ressources qui se raréfient davantage ». Pour lui « le CNESE est le lieu de la transparence, de la flexibilité ». A une question sur l'absence de confiance entre les gouvernants et le citoyen, il répond « il y a de nouveaux textes pour tous les dossiers, rétablir la confiance ce sont les nouvelles mesures auxquelles le citoyens doit faire confiance, il faut valoriser tous les avantages comparatifs du pays pour améliorer les processus de gestion, engager des réformes structurelles ». Tir n'a pas cité la détérioration du pouvoir d'achat et la folie de la mercuriale parmi les urgences du CNESE, mais interrogé sur le sujet, il indique « le patronat et la société civile doivent jouer leur rôle auprès de leurs wilayas, 23 membres du sud, 26 des hauts plateaux, ce sont nos yeux dans les différentes wilayas, ils nous donnent des informations élaborées et structurées qu'on donne au gouvernement, nos membres de notre communauté à l'étranger sont des capteurs du CNESE par un retour d'expériences étrangères dans les pays où ils vivent». Il affirme notamment que « plusieurs facteurs » sont à l'origine de la hausse des prix, « l'inflation importée qui pénètre dans la structure des coûts, tout le monde s'active à baisser les prix ». Le Conseil est en train d'élaborer, selon lui, la note de conjoncture pour décembre 2021 ». Le président du CNESE annonce la finalisation « la semaine prochaine d'un libre blanc sur la relance économique avec des bulletins géants(...) ». |
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