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Le
porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal a annoncé sur Europe 1 une
importante réduction du nombre de visas accordés aux ressortissants marocains,
algériens et tunisiens.
M. Attal a expliqué les «raisons» derrière cette décision «drastique et inédite», «rendue nécessaire» par «le fait que ces pays n'acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne pouvons pas garder en France». «Je vous confirme cette information, cette mesure qui a été prise. En 2018, nous avons adopté la loi Asile et immigration (...) Et le frein à cette efficacité et aux reconduites effectives, c'est le fait que des pays refusent les laissez-passer consulaires. A partir de là, on a eu un dialogue avec certains pays du Maghreb, puis des menaces. Et aujourd'hui on met ces menaces à exécution», a-t-il expliqué. Selon Europe 1 qui a révélé l'information avant sa confirmation par le porte-parole du gouvernement, le chef de l'Etat français a décidé de «diviser par deux le nombre de visas délivrés aux ressortissants algériens et marocains et de 30% pour les Tunisiens, en prenant 2020 comme année de référence». Toujours selon Europe 1, la décision a été «prise secrètement il y a tout juste un mois». «On est sur ce chantier depuis 2018», a déclaré hier Gabriel Attal. «On est passé dans un premier temps par un travail diplomatique parce qu'il faut aller au bout de la discussion et du dialogue. Maintenant la décision est prise et elle va être mise à exécution d'ici quelques semaines. Et ce que l'on espère, c'est que cela pousse les pays concernés à changer de politique et à accepter de délivrer ces laissez-passer consulaires», a appelé le porte-parole du gouvernement français. Pour le cas de l'Algérie, durant les six premiers mois de 2020, «environ 63.000 visas ont été délivrés, pour 96.000 demandes, soit un taux de délivrance de 65%». En 2021, entre janvier et juillet, le nombre demandes de visas par des ressortissants algériens a baissé significativement passant à 11.815 demandes dont 8.726 visas délivrés, contre 504.173 demandes et 275.000 visas accordés en 2019. Pour le reste de 2021, et selon Europe 1, Emmanuel Macron «a demandé aux services consulaires du Quai d'Orsay de délivrer 31.500 visas maximum, soit une division par deux». «La France a donc choisi d'appliquer une mesure de rétorsion rendue possible par le code communautaire de Schengen. Alors que l'immigration occupe le devant de la scène politique, le chef de l'Etat le sait, il n'a plus beaucoup de temps avant la présidentielle. Et s'il veut corriger son bilan migratoire, il n'a pas d'autres choix que de prendre des décisions radicales», commente la presse française. Près de 8000 algériens en situation d'«obligation de quitter le territoire» Selon des données publiées par l'AFP, citant le ministère de l'Intérieur, 7.731 Algériens ont été concernés par des procédures d'expulsions, «obligations de quitter le territoire français» (OQTF), entre le 1er janvier et juillet 2021. Ce qui correspond, ajoute la même source, à «47% de plus qu'à la même période en 2020». Pendant la même période de 2021, «les placements dans des centres de rétention administratives (CRA), où sont retenus les étrangers en situation irrégulière dans l'attente de leur expulsion, ont chuté de 55% par rapport à 2020 pour les ressortissants algériens (597 contre 1.321 entre janvier et juillet 2020)». Quant au «laissez-passer consulaires» (LPC), «seulement 31 ont été délivrés par l'Algérie en 2021 (-90% par rapport à la même période de 2020, et alors qu'elle en délivrait 1.142 en 2019), soit un «taux de coopération» de 5%», selon l'AFP citant le ministère français de l'Intérieur. Entre janvier et juillet 2021 «seulement 22 Algériens ont été renvoyés, contre 385 sur la même période de 2020 et 1.677 en 2019». |
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