La bataille d'El Djorf, un
haut fait d'armes remarquable dans l'histoire des Aurès Nememchas.
Une bataille qui s'est déroulée pendant plusieurs jours, à partir du 22
septembre 1955, dans la vallée d'El Djorf, située à
une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tébessa. Soixante-six ans après, la
bataille mémorable reste vivace dans les esprits des moudjahidine et la
population locale. Symbolique à plus d'un titre, tant elle représente encore
aujourd'hui, l'engagement déterminé de l'ALN contre la présence coloniale de la
France. Stratégique, menée de main de maître, par les chefs militaires de la
Révolution, à leur tête Bachir Chihani et ses
valeureux lieutenants Abbes Laghrour, Adjel Adjoul, Ouardi
Guetel, Sai Farhi, afin de
briser le mythe de l'invincibilité de l'armée coloniale. Elle s'est déclenchée
juste après l'offensive du nord-constantinois (20 août 1955), quelques mois
après le début de la Révolution du 1er Novembre 1954. La caractéristique
montagneuse et le relief accidenté du site d'El Djorf
a permis d'attirer les unités militaires coloniales, dans un véritable guet-apens,
l'endroit idéal pour les combats par petits groupes de djounoud,
afin d'harceler l'ennemi. Dès le déclenchement des hostilités, les forces de
l'armée coloniale ont fait appel à des renforts venus de Bir
El Ater et Chéria. Selon
certaines sources historiques, quelque 400 combattants de l'ALN ont pris part à
la bataille d'El Djorf, encerclés par 40.000 soldats
ennemis, appuyés par l'artillerie et l'aviation. Les djounoud
ont pu briser l'encerclement, malgré l'utilisation par les militaires français,
d'armes chimiques prohibées. Cent-vingt martyrs s'étaient sacrifiés sur le
champ d'honneur. Sur le plan international, la bataille d'El Djorf a eu un écho sur la lutte que menait le peuple
algérien pour son indépendance. Mettant en échec, la propagande et la
désinformation du colonialisme sur « simples troubles causés par des groupes
d'hors-la-loi ». A présent, la question est de savoir que reste-t-il de cet
épisode dans la mémoire de la jeunesse post-independance
? Un travail de mémoire doit être effectué afin que personne n'oublie, une
tâche qui revient, en premier lieu, aux historiens qui seront chargés de mettre
de la lumière sur les faits et les personnages militaires et civils ayant été
directement engagés dans la bataille d'El Djorf. Pour
que le temps n'efface pas les traces indélébiles de cette date charnière et ne
pas se contenter d'une simple commémoration- anniversaire. Notons, toutefois le
travail réalisé, en 2018, par Soltane Djebaili consistant en un documentaire de 26 minutes
intitulé : ?La grande bataille d'El Djorf', en
effectuant des recherches durant presque 10 ans, dans les archives et les
témoignages de moudjahidine.