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Le potentiel forestier
algérien est non seulement mal exploité, mais plus que cela, il est aujourd'hui
sérieusement menacé par les effets du changement climatique et par des
comportements néfastes (incendies prémédités, défrichement, activités illicites
et autres). Le Pr Réda Tir, président du Conseil national économique, social et
environnemental (CNESE) a affirmé, hier, qu'il est grand temps d'asseoir une
politique forestière volontariste, ambitieuse et innovante. Non seulement pour
protéger ces espaces naturels, mais aussi pour une exploitation et un développement
durable de ces formations forestières. Intervenant, lors d'une journée d'étude
autour du thème «Quelles perspectives pour la forêt algérienne», à l'Ecole
supérieure d'hôtellerie et de restauration, à Aïn Benian, le Pr Tir a mis l'accent sur la nécessité de revoir
les textes relatifs aux droits administratifs pour la gestion des biens publics
et du domaine national, entre autres les forêts. Il a affirmé dans ce sens que
les droits administratifs des biens publics sont obsolètes et il faut bien les
moderniser et les actualiser.
Comme c'est le cas, dit-il, pour le code des marchés publics qui a été modernisé. Il insiste qu'il faut revoir certains textes et certaines dispositions pour favoriser l'accès des opérateurs privés et publics aux espaces forestiers pour une gestion et le développement d'une industrie écologique du bois, développement de la filière liège et des filières des plantes médicinales et condimentaires. Et développer parallèlement l'écotourisme forestier. M. Amar Leulmi abonde dans le même sens, affirmant que les espaces forestiers sont générateurs de ressources financières et d'emploi. Selon la FAO, précise-t-il, l'intensification des investissements dans les forêts pourrait offrir des emplois dans différents domaines, agroforesterie et foresterie paysanne, aménagement des sites de loisirs et autres. Mais, en priorité, il faut d'abord reboiser les espaces forestiers qui ont été détruits par les feux, dira Réda Tir. Il ajoute que l'Arabie Saoudite s'est engagée à planter des dizaines de milliards d'arbres, à raison d'un milliard d'arbres annuellement. Le cas aussi de l'Ethiopie qui s'est engagée dans une politique de reboisement massif de ses forêts. Bien évidemment, dira Réda Tir, tout en ouvrant la voie aux opérateurs publics et privés pour une gestion moderne de la filière bois et bois énergie. Il préconise également la valorisation de la créativité et du génie forestier au sein des start-up et des petites et moyennes entreprises. L'expert international, M. Ludwig Liagre, a évoqué lors de sa contribution par vidéoconférence, l'opportunité de financement de la gestion durable et la restauration des écosystèmes forestiers dans le cadre de la mise en œuvre des conventions de Rio. Lors des débats, les intervenants ont mis en exergue la difficulté d'accéder aux fonds internationaux pour des projets d'aménagement durable des forêts ou des écosystèmes. En indiquant que l'Algérie paye des redevances dans le cadre de la protection de l'environnement et des écosystèmes apurés des organismes des Nations unies, mais sans accéder aux fonds. Selon les intervenants, c'est généralement l'Egypte, l'Inde et la Chine qui tirent profit de ces fonds. Les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de créer des bureaux d'études algériens ou des points focaux en coordination avec le ministère des Affaires étrangères, qui accompagneront toutes les démarches de la perception des projets de protection d'écosystèmes forestiers ou autres jusqu'à l'accès aux fonds internationaux. Ils estiment qu'il est nécessaire de passer par des bureaux d'études pour une meilleure préparation du dossier relatif aux projets afin de bénéficier de fonds internationaux. |
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