Encore et
toujours, personne de sensé ne pourrait valablement réfuter l'idée qui voudrait
que pour que le pays ait une chance de retrouver sa force perdue, il ne
faudrait surtout pas persister à cacher la vérité aux Algériens.
Il est
légitime de s'interroger sur le «timing» de ces «offensives tous azimuts» que
subit, avec une grande froideur d'esprit, l'Algérie et ses dirigeants.
Cruellement désillusionné pour avoir été pendant longtemps gavé de «bobards»
amers, l'Algérien doit aujourd'hui apprendre à influer sur son destin et avoir
le courage de faire face à l'austère nudité de la vérité. Indice plutôt
encourageant, quelque chose est en train de changer dans le pays : nombre de
voix se font entendre, ces derniers temps, pour dire que la démarche des
nouveaux hommes en charge de la gestion du pays, aussi sujette à caution
qu'elle pourrait l'être, a au moins le mérite de rassurer sur un point: le
discours langue de bois et «orienté» vers des buts peu avouables est en net
recul. Et cela n'est pas rien quand on connaît les graves dommages occasionnés
au pays par les fausses rassurances données aux Algériens au moment où
l'ex-Mazghana se rapprochait dangereusement du précipice. A l'ère de l'Algérie
nouvelle, les choses sont condamnées à changer. Sous les coups de boutoir d'une
vie outrageusement «délavée», le citoyen n'a plus besoin d'écouter de
fastidieux et creux discours, pour savoir si le pays va bien ou se porte très
mal. L'exemple qui nous montre le mieux que les temps ont changé est sans
conteste la mauvaise passe économique que traverse le pays, aggravée par la
crise sanitaire majeure que vit le pays tout comme le reste du monde. Mais face
à la grandeur des défis, rien ne dit que des résistances ne vont pas continuer
à se dresser sur le chemin du nouveau personnel politique en charge de la
gestion du pays, qui fait montre, il faut bien le dire, d'une grande
détermination à faire «avancer les choses». Et si résistance il y a (et il y en
aura sans doute), les Algériens doivent-ils se convaincre que le sauvetage du
pays doit nécessairement passer par leur propre faillite ? Aussi vrai que
beaucoup de chemin reste à faire pour s'arrimer au train du développement, il
est à craindre que les dessous de la corbeille vont bientôt commencer à
apparaître !