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A-t-on fini avec le chômage des titulaires d'un diplôme de
doctorat ? Un pas est fait dans cette direction, avec l'adoption d'un cadre
pratique permettant le recrutement des titulaires d'un diplôme de doctorat dans
diverses institutions économiques et de l'administration publique, selon
l'annonce du ministre de l'Enseignement supérieur.
Une notre signée mercredi dernier par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, et le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Abderrahmane Lahfaya, ainsi que le Directeur général de la Fonction publique et de la réforme administrative, Belkacem Bouchemal, applicable immédiatement après sa signature, sera susceptible de doter les administrations, les entreprises publiques, et les entreprises économiques publiques et privées de compétences hautement qualifiées dans divers domaines et spécialités scientifiques et technologiques. « Ce qui contribuera certainement leur développement et à l'amélioration de sa gestion et performance", a estimé la même source. Confronté ces dernières années aux problèmes de l'employabilité des titulaires d'un diplôme de doctorat, à l'instar d'autres pays en voie de développement, et même dans des pays développés, exception faite des pays anglophones, l'Algérie adapte de nouveaux critères et conditions d'accès à certains postes pour offrir à ces hauts diplômés l'opportunité de décrocher un poste d'emploi hors université. L'université s'engage, elle, à œuvrer auprès des autorités compétentes à garantir des postes d'emploi, à travers l'affectation de plus de 2 000 postes au recrutement externe pour accéder au grade de Maître assistant de catégorie "B" et Maître assistant hospitalo-universitaire de catégorie "B", mais cela reste insuffisant pour satisfaire une demande « cumulée » depuis des années de cette catégorie de diplômés universitaires de rang doctoral. Même si nombre d'entre eux ont opté pour l'expatriation dans des pays qui ont opté, eux également, pour une immigration sélective, octroyant des permis de séjour pour les détenteurs de diplômes universitaires, d'ingénieurs, de techniciens et autres métiers recherchés. L'initiative est, donc, très importante pour atténuer la saignée de la matière grise, et pourvoir les administrations, les entreprises publiques, et les entreprises économiques publiques et privées en compétences pouvant apporter des solutions aux problèmes de gestion, proposer un nouveau modèle de gestion basé sur l'économie du savoir et participer au développement de cette notion, à condition d'exploiter leurs connaissances en les adaptant aux spécificités du terrain. Soit éviter de tomber dans le piège d'un recrutement « social », les caser dans des bureaux à se rouler les pouces, juste pour honorer cette note ministérielle. Ou encore exiger le critère du diplôme de doctorat dans des postes qui requéraient naguère le Master, chose qui conduirait à une surévaluation des conditions d'accès à certains postes. Ainsi, on aurait un diplôme de doctorat qui abaisserait le Master, lequel abaisserait à son tour la Licence, qui écraserait le Bac et le niveau secondaire sur le marché de l'emploi. Une réalité qui a favorisé un temps la course aux diplômes toujours plus hauts, avant que la réalité des débouchés sur le marché de l'emploi ne conduise les étudiants à opter pour des filières qui garantissent le travail à l'issue du cursus universitaire. Résultat de la course, on a des bacheliers avec des moyennes de 17 et 18/20 qui n'ont pas plus d'ambition que de suivre des formations courtes et salaire assuré au bout, en s'inscrivant à l'Ecole normale supérieur (ENS) ou préférer une formation dans un Institut paramédical à de longues études dans une faculté de médecine, pour l'exemple. En gros, l'emploi à la fin des études universitaires est devenu l'enjeu majeur de la professionnalisation / formation dans les programmes des universités. |
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