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Le
gouvernement Aïmene Benabderrahmane
présente, aujourd'hui, son plan d'action devant le Parlement. Sur la corde
raide, le nouveau staff gouvernemental va marcher sur des œufs, tant la
situation, sociale surtout, est explosive. La folle sarabande qui s'empare de
la mercuriale ces dernières semaines, et l'incapacité criarde des autorités
publiques à circonscrire l'incendie qui embrase les étalages des marchés,
nécessite une loi d'urgence sociale. Et au plus tôt. Le pouvoir d'achat s'est
outrageusement dégradé, se divisant par deux en moins d'une décennie.
Autrement dit, un salaire de 30.000 dinars d'il y a 10 ans, est en réalité de 15.000 DA ou moins par les temps actuels, plus que difficile pour le commun des chefs de famille. Des catégories sociales entières sont en train de plonger, tête la première, dans la paupérisation, avec ce que cela induit comme péril sur la paix sociale. Mais aussi sur la santé tout court des Algériens. Au pays où l'oseille n'a pas la même odeur pour tous, «le miracle économique», du soleil de la liberté à nos jours, consiste encore et toujours en un «jeu de dupes» aussi inutile que scélérat : compresser la demande sociale en réduisant jusqu'au goulot, de l'offre, provoquant du coup, une situation ubuesque où celui qui a dix sous neufs fourre sa main baladeuse dans la poche de celui qui a un demi-douro trop usé. Sinon, comment dégoupille-t-on cet épais mystère algéro-algérien qui voudrait qu'à chaque fois que la situation semble s'améliorer en matière de disponibilité des produits alimentaires de toutes sortes, la mercuriale s'arrache les cheveux... à en perdre raison ! L'urgence sociale se pose avec autant d'acuité qu'il n'est plus possible de faire payer la baguette de pain au même prix à un smicard et un multimilliardaire. Comme le pays doit absolument dégraisser le mammouth, avec une moyenne de 20 milliards de dollars de transferts sociaux chaque année, un record mondial. On ne fait pas de la politique avec un ventre vide, tout comme « les hommes ne veulent pas aller au paradis le ventre creux », disait feu le « Moustachu ». Il y a trop longtemps que le pays racle le bas de laine dans l'entretien de la chaîne alimentaire nationale. Peut-être pour détourner notre regard désabusé de la chose politique. Basta ! |
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