A l'instar des autres
wilayas du pays, la situation épidémiologique commence à s'améliorer à Oran. La
courbe des infections diminue. C'est ce qui a été constaté par la plupart des
spécialistes et confirmé par les statistiques communiquées par la direction de
la santé. Le nombre de cas est passé de quelque 300 par jour, il y a quelques
semaines, à moins de 100 cas quotidiennement. Toutefois, cette amélioration ne
doit guère laisser penser que la pandémie a disparu. La vigilance est toujours
de mise. Dans une déclaration faite récemment, le professeur Salah Lellou, chef de service pneumologie à l'Etablissement
hospitalier universitaire 1er Novembre, a affirmé qu'il y a une tendance
baissière après le pic atteint au début du mois courant, mais la pression
persiste sur les services dédiés au Covid, à savoir
les hôpitaux d'El Kerma et de Chteïbo et les unités Covid ouvertes au niveau de quelques établissements
hospitaliers. Il a ajouté que la pression sur l'oxygène commence à diminuer
mais il faut anticiper la 4e vague en assurant plus de disponibilité. « Même si
on ne sait pas s'il va y avoir une autre vague, il faut se mobiliser dès
maintenant pour faire face à toute éventualité, surtout lorsqu'on sait que dans
quelques pays en Europe, on parle déjà des prémices de la 4e vague et que chez
nous, le décalage est de deux mois », a-t-il indiqué.
Le spécialiste a réitéré son appel pour le respect des mesures de prévention et
la vaccination en masse. « Le seul moyen d'endiguer la pandémie reste la
vaccination, il faut vacciner vite et en masse, parallèlement, on ne doit pas
oublier la distanciation physique, le port de masque et le lavage fréquent des
mains. Tout relâchement peut aggraver la situation. Il faut tirer des leçons
des vagues précédentes, surtout que le virus Delta est 8 fois plus contagieux
que la souche originelle. La 3e était meurtrière parce que entre la 2e et la
3e, il y a eu un relâchement », a-t-il souligné. Le
Pr Lellou a mis en garde contre l'automédication et
ses effets indésirables sur le patient. « Faites très attention à l'automédication.
On ne se permet pas des corticoïdes et autres médicaments sans prescription
médicale, n'importe comment et n'importe quand. L'oxygène ne se donne pas sans
surveillance médicale. Car on doit connaître le taux de saturation et le débit
requis pour chaque cas, pour éviter les effets néfastes sur le patient. On peut
avoir recours au concentrateur d'oxygène pour les patients en fin de guérison
chez-soi, mais sous contrôle médical, pour libérer des lits à l'hôpital pour
les cas plus graves dont seul l'hôpital peut assurer le débit élevé ». Le
spécialiste a encore une fois appelé au respect des gestes barrières, comme la
distanciation physique, le port de masque, l'hygiène des mains.
Notons que les lits
réservés aux cas de la Covid-19 dans les hôpitaux de la wilaya d'Oran restent
complets malgré une nette baisse de la contamination au virus constatée depuis
quelques jours. «Complet mais pas saturé», a indiqué le Dr Youcef Boukhari, chef de service de la prévention, précisant que
les 615 lits réservés aux malades Covid-19, répartis entre l'hôpital de Haï Nedjma, celui d'El Kerma et deux services au niveau du CHU
d'Oran, étaient saturés, avec des listes d'attente de près d'un mois.
«Actuellement, les hôpitaux sont complets. Les lits qui se libèrent sont aussitôt
réoccupés par d'autres malades», a-t-il ajouté.