L'Algérie, le plus vaste pays en Afrique mais pas le plus
peuplé, en est encore très loin du compte en matière de couverture vaccinale
contre le virus tueur du Covid-19. Que dire alors du continent noir qui compte
désormais plus d'un milliard d'êtres humains ? L'Afrique aura besoin de 1,5
milliard de doses pour vacciner 60% de sa population et atteindre l'immunité
collective, selon les estimations de l'OMS.
L'Afrique du Sud, qui fait pourtant partie du groupe BRICS
se présentant comme un contrepoids à la puissance des Etats-Unis et de leurs
alliés, est le pays le plus affecté par la pandémie avec le plus grand nombre
de décès. Dénonçant un apartheid vaccinal, le chef d'Etat sud-africain Cyril Ramaphosa a fustigé les pays riches qui « accaparent » les
vaccins, s'indignant contre le «nationalisme vaccinal». Le dirigeant du pays,
supposé être le plus développé en Afrique, a appelé ceux qui ont les moyens
d'acquérir « jusqu'à quatre fois ce dont leur population a besoin », à mettre à
disposition leurs doses excédentaires. S'il est vrai que les pays occidentaux,
les USA en tête, veulent se donner bonne conscience, en distribuant à doses
homéopathiques des lots de vaccins à des «pays amis», des personnalités
politiques européennes de la mouvance gauchiste ont carrément appelé à faire
tomber dans le domaine public les licences de production de vaccin
anti-coronavirus, détenues par les Big Pharmas
mondiaux qui se font un argent fou en jouant avec la santé de milliards d'êtres
humains. Déjà menacés par la famine et la malnutrition, des millions
d'Africains risquent de mourir à cause d'un apartheid vaccinal qui ne dit pas
son nom. Englué dans une vision narcissique de son propre «monde» à lui,
l'Occident croit à tort échapper à la mort si le Big
navire qui a pour nom «Humanité» doit couler comme un caillou au fond des
incuries humaines. Aussi vrai que le meilleur vaccin au monde est celui
d'apprendre à sauver la vie des autres si l'on sauve sa propre peau...