
Le sixième
recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) revient sur la
scène d'actualité à la lumière d'une communication présentée par le ministre de
la Numérisation et des Statistiques, lors de la dernière réunion du
Gouvernement, sans qu'on sache vraiment s'il sera réalisé au courant de cette
année 2021 ou s'il sera encore reporté à l'année prochaine. Alors que le
cinquième et dernier RGPH remonte à 2008, soit plus de 12 ans, le sixième du
genre n'arrive pas à trouver ses marques, à cause de la crise sanitaire qui ne
permet pas d'engager ce travail de proximité. La réalisation du sixième RGPH
devait, en effet, être lancé en 2020, mais les conditions sanitaires ne
l'auront pas permis. Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et
de l'Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud a
relevé au mois de janvier 2021 que « toutes les mesures nécessaires » avaient
été prises pour la réalisation, courant 2021, du sixième recensement général de
la population et de l'habitat (RGPH), non sans rappeler « si la situation
sanitaire s'y prête». A quatre mois de la fin de l'année, le Covid-19 fait
toujours des siennes, et on ne peut rien planifier dans ces conditions qui ne
donnent aucune visibilité sur l'avenir de la pandémie. Les taux de
contaminations qui remontent et descendent au gré des vagues successives, ne
permettent à aucune autorité scientifique ou politique de prévoir une accalmie
sur ce front ou une recrudescence des contaminations, même si les spécialistes
penchent plus pour cette dernière thèse, en prévision d'une quatrième vague
qu'ils estiment inévitable. On sait l'importance de cette
opération, à laquelle on s'en tient résolument, comme en témoigne la mise en
place de toutes les mesures techniques, financières, humaines et juridiques,
dont ce dernier projet de marché de gré à gré simple, prévu entre l'Office
national des Statistiques (ONS) et Algérie Télécom Mobilis
(ATM), sans révéler sa teneur, mais qui doit porter sur l'acquisition de 57.000
tablettes contenant des applications automatiques pour la collecte, en temps
réel et de manière précise, de données statistiques, si l'on se fie à de
précédentes indications dans ce cadre. Hélas, la conjoncture sanitaire
exceptionnelle a empêché la Commission nationale chargée de ce recensement de
fixer la date de son organisation. Et, la réalisation de ce recensement reste,
donc, très incertaine pour cette année encore. En attendant, c'est la
concrétisation de la stratégie nationale, dans tous les domaines, qui en
pâtirait, si on admet que c'est le RGPH qui donnerait accès aux autorités
publiques à des données statistique « précises et fiables », qui permettraient
d'aller vers la planification des plans de développements, sur des bases
solides.
On peut toujours avoir un graphe du développement démographique de
la population résidente (44,7 millions au 1er janvier 2021) grâce à des
prévisions statistiques, mais rien ne vaut les vastes et riches données du
RGPH, qui vont au-delà du seul constat démographique, en dévoilant jusqu'au
niveau de vie des populations, leur localisation ou répartition à travers les
régions du pays, le développement rural, les conditions de logement, l'emploi, et
bien d'autres aspects importants pour asseoir des politiques publiques, visant
à améliorer les conditions de vie des citoyens. Le sixième
RGPH pourrait-il attendre 2022, quand on aura bien avancé sur le plan de la
vaccination ?