Le secteur du logement,
notamment la lutte contre l'habitat précaire, a connu ces dernières années une
bonne dynamique à Oran. Depuis 2013, des centaines d'immeubles classés rouge et
représentant un danger pour leurs occupants, répartis sur les différents
quartiers de la commune d'Oran, ont été évacués et des dizaines de milliers de
familles ont été relogées dans des appartements décents. Toutefois, ces
opérations de relogement organisées régulièrement constituent un véritable
casse-tête pour les autorités locales. Chaque relogement génère entre 10 à 15%
de recours exprimés par des protestataires qui se sentent injustement écartés
ou des mécontents non satisfaits des logements. D'autres refusent d'être
relogés dans des sites hors de la commune d'Oran. Le problème des
opportunistes, qui veulent profiter de cette situation pour bénéficier d'un
logement social et du squat des immeubles nouvellement évacués figurent aussi
parmi les difficultés qui entachent chaque opération. Pas loin que jeudi
dernier, lors de la deuxième étape de relogement qui devait toucher 300
familles occupant 24 immeubles classés vieux bâti au niveau des délégations
urbaines El Amir, El Nasr, dans le cadre d'un
programme de relogement par étapes de 2.500 familles, pas moins de 21 familles
ont refusé d'être relogées au niveau du pôle urbain d'Oued Tlélat,
selon des sources de la commission de relogement. Ces familles résidant dans 4
immeubles menaçant ruine, au niveau des rues Nedjah Mehioua, Djilalaï Djilali,
Aspirant Maillot et Berahal Mohamed au secteur urbain
El Emir. Selon nos sources, « le problème réside dans le fait que dans un seul
immeuble, il y a des familles qui veulent partir et d'autres qui refusent
d'être relogées à Oued Tlélat. Comme ce fut le cas
pour l'immeuble N°5 Nedjah Mehioua
à Miramar, où l'opération de relogement a été
interrompue à cause des quelques familles qui refusent leurs logements. Dans ce
cas, on ne peut pas reloger une partie et laisser une autre. Car c'est tout
l'immeuble qui menace ruine, on doit l'évacuer et le condamner pour éviter
toute tentative de squat des appartements vides ». De leur côté, les familles
qui refusent d'aller à Oued Tlélat disent qu'elles
habitent au centre-ville depuis une soixantaine d'années, et ne peuvent quitter
Oran du jour au lendemain pour habiter dans une commune limitrophe et jugent
que Oued Tlélat est trop loin. L'autre point soulevé
par nos sources est le problème de squat des immeubles nouvellement évacués. «
Jeudi, on a eu plusieurs tentatives de squats au quartier Saint-Pierre. A titre
d'exemple, un immeuble évacué à Saint-Pierre a été trois fois squatté en une
seule journée », affirment nos interlocuteurs qui lancent un appel aux services
concernés pour trouver une solution définitive afin d'éviter tout enlisement de
la situation.