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Santé: Mises en garde contre le recours excessif à l'oxygène

par R. N.

Le Pr Abdelhak Moumni, chef du service de médecine thoracique et respiratoire au CHU Abdennour Saadna de Sétif, intervenant hier sur Radio Sétif, a estimé que la crise de disponibilité de l'oxygène médical, depuis plus de trois semaines, «est causée par une demande accrue et une utilisation excessive de patients sans avis médical». «Le coronavirus est un virus très dangereux qui peut soudainement passer d'un cas positif normal à mortel», a déclaré l'invité de Radio Sétif, estimant que «la fête de l'Aïd Al Adha est la raison de la hausse des cas de contaminations de coronavirus en raison du non-respect de la distanciation».

A propos de la crise de disponibilité de l'oxygène médical, l'intervenant affirme qu'elle est «causée par une demande accrue et une utilisation excessive de patients sans avis médical». «L'utilisation excessive d'oxygène entraîne une déshydratation des poumons et des complications dangereuses et mortelles», dit-il, ajoutant que «l'oxygène est utilisé dans tous les intérêts médicaux, pas seulement pour les malades Covid-19».

Toujours à propos d'oxygène, Pr Moumni a fait état d'opérations de livraison «depuis les complexes d'Al Hadjar (Annaba), de Bellara (Jijel) et Bethioua (Oran)», et «nous attendons prochainement une unité de conversion à Sétif», a-t-il ajouté.

Concernant la situation au CHU Abdennour Saadna de Sétif, l'intervenant a rappelé qu'il y a «quelques mois, le nombre de patients Covid dans le service des maladies pulmonaires était de deux cas seulement», alors qu'aujourd'hui ce même service est «saturé avec 34 patients atteints». Au-delà de cette période de forte affluence dans les services dédiés aux personnes atteintes de Covid-19, «les opérations chirurgicales sont suspendues depuis mars 2020 en raison de la pandémie de coronavirus», affirme l'invité de Radio Sétif.

Pour un avenir proche, l'intervenant estime que «les autorités concernées dans la wilaya devraient s'empresser d'ouvrir le nouvel hôpital d'El-Eulma pour éviter au secteur (de la santé) de nombreux problèmes que nous connaissons aujourd'hui en raison de la saturation des hôpitaux». Globalement, il considère que le «système de santé de notre pays doit être repensé» et «la situation du personnel médical et paramédical doit être améliorée».

Dans le volet vaccination anti-Covid, Pr Abdelhak Moumni appelle à se faire vacciner quel que soit le vaccin proposé par l'autorité sanitaire. «Peu importe le type de vaccin, il faut se faire vacciner car ça limite les complications dues au Covid-19, même si ça ne traite pas la maladie». «Le corona, dans ses symptômes, est similaire à la tuberculose que nous avons vaincue par la vaccination, alors pourquoi ne pas répéter ce défi avec ce virus», a-t-il ajouté à ce propos. Quant à «la décision de vacciner dans les pharmacies et les mosquées», Pr Moumni a rappelé la «nécessité d'un accompagnement sanitaire pour éviter des conséquences graves en cas de complications lors de la vaccination». Il a rappelé également que «l'utilisation d'un masque et le respect de la distanciation sont tout aussi importants que la vaccination pour éviter l'infection au Covid-19».