Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Médicament : craintes et anticipation

par Abdelkrim Zerzouri

Y a-t-il un risque de pénurie de médicaments, particulièrement ceux prescrits dans le traitement des malades atteints du Covid-19 ? Le rebond des contaminations au Covid-19 a créé une pression bien réelle sur les officines pharmaceutiques, conduisant à une rareté de certains médicaments. C'est le cas de l'Enoxaparine et de Tenzaparine, ainsi que d'autres antibiotiques et même certaines marques de médicaments antalgique et antipyrétique, que les gens utilisent à tort et à travers, comme le soutiennent des spécialistes, ou les stockent en ces moments d'épidémie chez eux, comme on le ferait pour l'huile ou la semoule.

On n'en n'est pas encore à la pénurie de médicaments, mais tous les responsables du secteur, concernés de loin ou de près par la filière, sont en état d'alerte. L'intense activité des responsables concernés depuis le début du mois d'août montre bien que, même si on n'en n'est pas arrivé à une situation critique, de même niveau que pour l'oxygène, on se préparerait au pire.

Passant par la sonnette d'alarme tirée sur les dangers de l'automédication, et du non respect des directives en cette période de crise sanitaire induite par la propagation du Coronavirus (Covid-19), à l'appel aux opérateurs pharmaceutiques à augmenter leurs capacités de production de matériels et de fournitures médicaux utilisés pour soigner les patients atteints de Coronavirus, quitte à travailler en 24/24h, et allant jusqu'à faire obligation aux établissements pharmaceutiques de distribution en gros de déclarer "hebdomadairement" les états de stocks des utilisés dans la prise en charge de la Covid-19, les acteurs du médicament dans leur ensemble ne ménagent pas leurs efforts pour éviter toute rupture des stocks de médicaments. L'automédication, en particulier, poserait problème et pourrait conduire à une pénurie de médicaments utilisés pour soigner les malades atteints de Covid-19. D'où Le récent appel de la Fédération algérienne du médicament (FAM), regroupant l'Union nationale des opérateurs pharmaceutiques (UNOP), l'association des distributeurs pharmaceutiques d'Algérie (ADPHA) et le Syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO), qui a exhorté les pharmaciens d'officines à ne délivrer aucun médicament anti-Covid 19 sans prescription médicale préalable.

De toute évidence, pour éviter une situation dangereuse sur ce registre, chaque partie devrait assumer ses responsabilités, y compris certains services publics, banques et douanes notamment, appelés à faciliter les procédures d'acheminement de tous les intrants entrant dans la production des produits pharmaceutiques, afin de garantir un stock de sécurité spécifique en matières premières pour la couverture des besoins de production et d'un stock de sécurité stratégique de médicaments. Il serait impardonnable d'en arriver à une quelconque rupture de médicaments produits localement.