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La nouvelle administration américaine
sous la présidence de Joe Biden semble résolument
opter pour une voie plus conforme à la légalité internationale et à la
Constitution américaine que celle de son prédécesseur sur la question du Sahara
Occidentale.
En publiant mardi soir sur son compte twitter, une carte du monde où le territoire du Sahara occidental apparaît séparé de celui du Royaume du Maroc, le président américain, réhabilite la position traditionnelle de son pays à l'égard de la question du Sahara Occidentale. Une position qui soutient « un règlement du conflit dans le cadre d'un processus politique dirigé par les Nations Unies », tel que rappelé fin juillet dernier par le secrétaire d'Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, lors de son passage par Alger à l'occasion d'une tournée dans les pays d'Afrique du nord. La carte en question accompagnait un message du président américain Joe Biden dans lequel il s'est félicité de la contribution des Etats-Unis dans la lutte contre la pandémie du Covid-19. "Dès le premier jour, nous sommes convaincus que nous devons attaquer ce virus (Covid-19) à l'échelle mondiale. Et à ce jour, les Etats-Unis ont expédié plus de 110 millions de doses de vaccins dans plus de 60 pays et bien d'autres", a déclaré Biden illustrant son propos d'une carte des pays de l'Afrique du Nord où le Sahara occidental apparaît distinct et séparé du Maroc, en rupture avec la carte donnée par l'ancien ambassadeur américain à Rabat. Commentant le geste de Biden, le journaliste et opposant marocain, Ali Lmrabet, s'interroge dans un tweet: « Est-ce une erreur ou un message », d'autant plus que, a-t-il dit, « le compte officiel du président des Etats-Unis ne fait rien au hasard » et « ces gens-là réfléchissent mille fois avant de publier quelque chose ». Pour rappel, Trump avait reconnu, le 10 décembre dernier, la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental en échange d'une normalisation des relations entre Rabat et l'entité sioniste. Depuis cette décision, de nombreux appels à travers le monde, et même aux Etats-Unis, ont été lancés, et se poursuivent jusqu'à ce jour, demandant à Joe Biden d'annuler la décision de Trump qui est en contradiction avec la Constitution américaine et le principe du droit à l'autodétermination, reconnu par les Nations unies. Des organisations et des personnalités politiques américaines, ont lancé plusieurs appels à la nouvelle administration Biden, l'invitant à annuler la proclamation de Donald Trump. Vingt-sept membres du Sénat américain, dont Patrick Leahy et James Inhoff, avaient, dans une lettre exhorté Biden, à annuler la décision de Trump et à tenir l'engagement de Washington pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Pour le moment, l'administration américaine ne s'est pas encore prononcée sur la reconnaissance par Trump, de la prétendue "souveraineté" du Maroc sur le Sahara occidental. « Aucune décision de ce type n'a été prise. Nous menons des consultations particulièrement avec les parties sur la meilleure voie à suivre, et on a rien de plus à annoncer », avait déclaré en mai dernier un porte-parole du département d'Etat américain, à la chaîne américaine Al-Hurra. Et d'après un autre porte-parole du département d'Etat cité début juin, par l'agence de presse espagnole (EFE), l'administration américaine « poursuit ses consultations » avec les acteurs internationaux sur le dossier du Sahara occidental. « Nous consultons les parties sur la meilleure voie à suivre et nous n'avons plus rien à annoncer » à ce sujet, avait-il répondu à une question d'EFE, concernant l'examen par l'administration Biden de la décision de Tump. Pour rappel, le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, avait appelé lors d'une réunion avec le SG de l'ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination d'un Envoyé personnel au Sahara occidental, soulignant le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario), parrainé par l'ONU. Fin janvier, il avait déclaré que certaines des incitations incluses dans les accords dits d' « Abraham » liés à la normalisation des relations de certains pays arabes avec l'entité sioniste méritaient de faire l'objet d'un « examen attentif », en référence implicite, à, entre autres avantages accordés par Trump, la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. |
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