|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Pour
le Professeur Adda Bounedjar, Chef de service du
Centre de lutte contre le cancer à l'hôpital Frantz Fanon de Blida et président
de la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie (SAFRO), la
situation de la prise en charge des malades du cancer en Algérie «n'est ni rose
ni catastrophique». «Il y a des points positifs et des lacunes», a-t-il déclaré, hier, sur Radio Sétif, précisant que
«l'Algérie enregistre environ 50000 cas de cancer annuellement».
Selon Pr. Bounedjar, «il y a un manque en nombre de services de lutte contre le cancer du sang, et cette insuffisance doit être corrigée». L'intervenant énumère aussi le manque de services pédiatriques pour les cas de cancer des enfants, estimant nécessaire le renforcement des «capacités d'accueil pour prendre en charge de manière optimale le nombre de cas (d'enfants cancéreux, ndlr) estimé entre 1000 et 1500 cas par an», a-t-il ajouté. Sur les 50.000 cas enregistrés par an, le cancer du sein arrive en tête avec «12.000 cas par an, ce qui représente 25%», affirme encore le Professeur Adda Bounedjar, précisant que «lorsque la maladie a été découverte, les tumeurs chez la femme étaient de 9 centimètres en moyenne dans les années 90, et est aujourd'hui inférieure à 5 centimètres, ce qui indique la sensibilisation des femmes algériennes et l'efficacité du dépistage précoce». L'Algérie enregistre annuellement «4500 à 5000 cas de cancer du colon et du rectum chez l'homme», note l'invité de Radio Sétif qui tire la «sonnette d'alarme» sur ce type de cancers «qui se propagent rapidement». «Nous appelons le retour à une alimentation équilibrée et de rester à l'écart des matières grasses», déclare encore Pr. Bounedjar. Concernant le traitement de radiothérapie, l'intervenant a fait état de l'existence au niveau national de 40 accélérateurs linéaires de particules dans le secteur public et 12 autres dans le secteur privé. Cependant, il note que la répartition géographique de ces accélérateurs «n'a pas été bien étudiée». Selon lui, «il faut un accélérateur linéaire de particules par million d'habitants», «mais il existe des centres (anti-cancer) en Algérie qui disposent de trois accélérateurs et ne fonctionnent qu'avec un seul, comme les centres de Ouargla, de Bechar, d'Adrar et de Oued Souf», ajoute le président de la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie. Et de préciser qu'il existe un «manque d'accélérateurs linéaires dans les centres anti-cancer de la capitale, de Blida et de Tizi Ouzou». «C'est déraisonnable qu'en 2021, un malade atteint de cancer doit attendre plusieurs mois avant d'obtenir un rendez-vous pour une radiothérapie», affirme Adda Bounedjar, regrettant «l'inexistence de statistiques précises sur le nombre de décès dus au cancer en Algérie». |
|