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Gouvernement: Le MSP explique son refus de participation

par M. Mehdi

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) ne prendra pas part au prochain gouvernement. Le président du parti l'a annoncé hier suite à la décision prise la veille par le Majliss Echoura, la plus haute instance du MSP.

Lors d'une conférence de presse organisée au siège du parti, Makri s'est longuement attardé sur le processus de prise de cette décision. «On nous a demandé de rendre une réponse rapide à la proposition de participer au gouvernement. Nous avons donc dû convoquer une réunion extraordinaire et urgente du Majliss Echoura, afin de mettre à la disposition de ses membres toutes les informations et tous les éléments avant de prendre cette décision. Résultat : le Majliss Echoura du MSP, composé d'une majorité de ses membres, a voté contre la participation du parti au prochain gouvernement», annonce Makri.

«Ce n'est pas la décision du président du MSP, ni de son bureau exécutif national, mais celle de la plus haute institution du parti. Cette décision a montré que le MSP reste soudé et prêt pour la prochaine étape», ajoute l'intervenant devant la presse.

«Fraude qui rappelle celle de 1997»

Revenant sur le déroulement des dernières législatives, Makri affirme qu'il y a eu «double fraude». Celle émanant de «certains partis qui ont procédé au bourrage des urnes». Et celle «méthodique» qui «a joué sur la non remise des PV de dépouillement», émanant des «restes de la 3issaba».» Nous avons expliqué tout cela au président de la République. Nous considérons qu'ils (allusion à l'Autorité nationale indépendante des élections - ANIE) n'ont pas assumé leurs promesses de transparence». «Pourtant lors de notre rencontre avec M. Charfi, nous nous sommes entendus pour que le tirage au sort des observateurs se fasse sur la base des noms présentés par les partis, mais ils ont décidé d'inclure tout le monde. C'est sur cette base (absence de représentants du MSP) qu'ils ont réussi à nous empêcher d'obtenir les PV de dépouillement».

Nous ne voulons pas être la «façade»

Qualifiant la rencontre avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d'excellente, Makri a donné quelques détails sur la proposition de faire partie du gouvernement. «On ne nous a pas demandé de choisir des postes ministériels, mais juste de donner une liste de noms. Une sorte de fiche de vœux, mais ce n'est pas à nous de choisir les postes. On n'avait même pas la possibilité de discuter les détails», a-t-il expliqué, ajoutant qu'il s'agit des «mêmes pratiques d'avant, à l'époque de Bouteflika».

«Ce qui nous a été présenté, ne nous permet pas d'influer sur le parcours économique du pays, comme nous l'avons promis à nos électeurs. Nous voulons être au pouvoir et non pas dans sa façade. Le président tient à son programme, dans le cadre d'une coalition présidentielle, et la constitution lui donne le droit. Nous souhaitons quand même la réussite au président de la république», affirme encore le président du MSP.

«Nous arriverons un jour au pouvoir»

Pour le président du MSP, le parti continuera à «être dans l'opposition». Il affirme que le parti reste pour un «gouvernement d'union nationale» après un «dialogue ouvert à tous sans exception», «seule condition pour résoudre les problèmes du pays».

«Nous mènerons à travers le Parlement, une action en faveur de toute mesure prise par le président de la république pour le développement national. Nous le soutiendrons également contre les menaces extérieures et contre tout ceux qui menaceront l'unité de la nation», ajoute Makri.

Les «priorités du parti», au sein de l'APN, «défendre les libertés qui sont encore menacées dans le pays». «Nous soutiendrons les gens qui veulent marcher pacifiquement, qui veulent créer des partis politiques, et nous continuerons à lutter contre la corruption».

Toujours à propos de l'avenir du parti, le président du MSP ajoute : «Nous arriverons un jour au pouvoir. S'il y a des gens qui ont mis un véto sur nous, à l'intérieur (les restes de la 3issaba) et à l'extérieure, nous leur disons que l'accès au pouvoir dépend de Dieu. Nous avons tout notre temps, nous travaillerons nuit et jour pour ça. Nous arriverons bien un jour à une période où il n'y aura pas de fraude électorale», a-t-il affirmé.