Face à l'avancée inexorable du sable sur toute l'étendue d'est en ouest des Hautes plaines steppiques du pays, les pouvoirs publics n'ont eu de cesse d'inscrire en priorité cette question dans les différents programmes. C'est l'une des premières missions affectées aux différentes conservations des forêts des wilayas steppiques. Ces dernières se sont engagées dans cette mission presque impossible à travers les Hauts Plateaux, malmenés, à longueur d'année, par de puissantes rafales de vents accompagnées de tourbillons de sable incessants et étouffants. Une menace permanente qui pèse telle l'épée de Damoclès sur toute une flore fragile et rabougrie en particulier et qui dure le plus souvent des journées entières du début du printemps jusqu'à la fin de l'automne. Des sommes colossales ont été injectées et des moyens humains et techniques importants ont été mobilisés au cours des 5 dernières décennies dans le secteur des Forêts se traduisant par le sauvetage in extremis de l'ensemble de la flore ainsi que des activités pastorales et agricoles de la steppe. Plus de 80 % de la superficie totale de la wilaya d'El-Bayadh, englobant les 3 zones steppiques, semi-sahariennes et sahariennes, s'étalant sur le territoire des 22 communes sont menacées par la désertification. Les premières dunes de sable ont fait, d'ores et déjà, leur apparition de part et d'autre des axes routiers dans les communes du nord, notamment à Tismouline, Kef-Lahmar et Rogassa, régions alfatières par excellence qui alimentaient autrefoisn l'usine de pâte à papier de Mostaganem.

Lors de la célébration de la journée consacrée à la lutte contre la désertification, ce jeudi, au hall du siège de la bibliothèque et à laquelle ont pris part la direction de l'Environnement et le HCDS, la Conservation des forêts de la wilaya a fait état de 122.111 ha de terres boisées au cours de ces dernières années dont 2.830 pour le barrage vert qui s'étend de Boussemghoun à Sidi-Slimane. L'arrachage de l'alfa pour des besoins domestiques, le surpâturage, les longues périodes de sécheresse sont les causes principales de l'avancée du sable. Des milliers d'hectares de terres dégarnies et des îlots plats comme la paume d'une main et désertiques s'offrent à perte de vue dans les plaines adossées aux flancs nord et sud de l'Atlas saharien.

Au titre de la dernière décennie les travaux de reforestation entamés par la Conservation des forêts ont touché 13.306 ha judicieusement répartis entre les 22 communes avec la plantation de 8 millions d'arbustes de différentes espèces rustiques, suivie d'opérations similaires d'extension du barrage vert sur une superficie globale de 3.572 ha.

Notons également au cours de cette journée, la participation du Centre national de Développement des ressources biologiques qui s'est distingué par la préservation des espèces forestières locales par la production de jeunes plants, entre autres le genévrier, le chêne-vert et, une première dans la région , l'introduction de l'arganier, réputé pour la qualité de son huile végétale, sur 400 ha, non loin du barrage de Brezina. Des espèces capables de s'adapter au climat et aux sols de la région, produites dans cette pépinière de Laguermi qui approvisionne régulièrement les Associations locales activant dans le domaine.